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Fenêtre sur classe

journal N°73

février 2006

jeudi 7 février 2008 (Date de rédaction antérieure : février 2006).

Mobilisation contre la carte scolaire

Février 2006

 

Il faut mettre un coup d’arrêt à la baisse continue de la dotation en postes pour la Guyane.

 

Réagissons ensemble !

 

94 postes en 2001, 94 en 2002, 93 en 2003, 61 en 2004, 45 en 2005 et 30 postes pour la rentrée 2006. A ce rythme-là, nous allons bientôt devoir rendre des postes au ministère !

Il est évident que le gouvernement a définitivement abandonné toute velléité de faire sortir la Guyane de son état de sous-département pour lequel l’éducation et la scolarisation de tous, dans de bonnes conditions, n’est pas une priorité.

Notre devoir est d’alerter tous les collègues sur la gravité exceptionnelle de cette décision. S’ils connaissent déjà une situation difficile cette année en raison de l’explosion des effectifs dans les classes, nous pouvons leur assurer qu’en ne réagissant pas face à cette baisse continue de la dotation, nous serions complices de la dégradation inévitable et sans précèdent des conditions d’enseignement l’année prochaine.

C’est pourquoi nous lançons un appel solennel à toutes les organisations syndicales de l’éducation et aux associations de parents d’élèves pour construire un mouvement unitaire fort afin de faire échec à cette entreprise de sabordage de l’école dans notre département.

Il nous faudra à cette occasion exprimer notre refus du renoncement et rappeler notre exigence d’une école de qualité pour tous en Guyane.

 

Nous appelons donc les enseignants à faire

grève le 23 février

et à manifester en compagnie des parents d’élèves devant l’établissement où se tiendra le CTPA chargé de définir la carte scolaire de l’année 2005/2006

puis devant la mairie de Cayenne.

 

En 2010, selon les prévisions rectorales, l’académie de la Guyane devra scolariser 42 900 enfants dans les écoles maternelles et élémentaires publiques. Elle en accueille aujourd’hui 35 500 et dispose de 2039 postes ce qui donne un P/E (nombre de postes pour 100 élèves) de 5,74. Pour conserver le même taux d’encadrement, il lui faudrait donc 2462 enseignants à la rentrée 2010, soit 423 postes de plus qu’aujourd’hui. La dotation devrait donc être de 85 postes par an jusqu’en 2010.

Il est évident que, dans ces conditions, le projet académique, qui se donne pour objectif dans son axe "Egalité" la garantie de "l’égalité des chances par l’accès de tous au système scolaire" et auquel nous ajoutons la nécessité d’une amélioration qualitative de l’enseignement (notamment par une diminution des effectifs dans les classes) pour lutter contre l’échec scolaire, est d’ores et déjà mort-né.

Et ne nous laissons pas berner par la nouvelle stratégie du ministère qui consiste à accorder sciemment une dotation insuffisante tout en promettant de fournir à la rentrée autant de postes que de classes supplémentaires ouvertes. Car il ne faut pas perdre de vue qu’une classe ouverte ne nécessite pas 1 poste, mais 1,44 en tenant compte des moyens de remplacement, de l’AIS, de l’encadrement pédagogique… A titre d’exemple, lorsque le recteur nous présente comme une faveur et un effort méritoire de la part du ministère le fait d’avoir ajouté 16 postes suite à l’ouverture de 16 classes après la rentrée, nous répondons qu’il s’agit en fait d’un marché de dupes car ces 16 classes auraient dû entraîner la création de 23 postes. Nous avons donc été lésés de 7 postes.

Si nous nous penchons maintenant sur la question des constructions scolaires, car il ne faut pas l’oublier, elle est à la base des difficultés que nous rencontrons aujourd’hui, les 7 400 élèves supplémentaires attendus à la rentrée 2010 devront être accueillis dans 310 nouvelles classes (avec un effectif de 24, moyenne nationale). Ce sont, en conséquence, 62 classes que les communes devraient construire chaque année. Or, si l’on en croit l’ingénieur du rectorat qui a présenté les prévisions de constructions lors de la séance plénière de l’Observatoire de la non scolarisation le 20 janvier, 24 classes seulement seront livrées à la rentrée 2006. On a trop l’habitude des retards systématiques dans ce genre d’opérations pour croire un seul instant qu’elles seront toutes finies. Et même si c’était le cas, le compte n’y est pas, et de loin.

Alors, comment va-t-on accueillir les 1 480 élèves qui frapperont à la porte de l’école en septembre 2006 ? Certainement pas en bourrant un peu plus les classes qui sont déjà surchargées, les collègues ne l’accepteront pas ! Les possibilités d’ajout de bungalows s’amenuisent à mesure que les cours d’école rétrécissent et que les sanitaires s’avèrent insuffisants. Et ce n’est pas le peu d’implication des municipalités dans les travaux de l’Observatoire, malgré les discours officiels enflammés, qui nous laisse présager une accélération foudroyante des constructions.

Le ministère et les collectivités locales, responsables de la situation désastreuse qui nous attend en septembre 2006, ont besoin d’un coup de semonce le jeudi 23 février. Cet avertissement doit être suffisamment fort pour avoir une chance de faire évoluer nos décideurs dans le bon sens. C’est tous unis, syndicats et parents d’élèves, que nous devons manifester notre mécontentement et exprimer nos exigences.

Deux dernières précisions :

 Les chiffres qui ont servi de base à cet article (le graphique ci-dessus) sont le résultat des travaux de l’Observatoire de la non scolarisation, établis en partie d’après ceux fournis par les mairies et par l’INSEE, le tout avalisé par le rectorat. On peut donc considérer qu’ils constituent une version "optimiste" de la situation. Pour notre part nous pensons que le scandale de la non scolarisation est fortement sous évalué.

 Enfin, nous n’avons évoqué ici que l’aspect quantitatif des problèmes de l’école en Guyane. Le traitement de l’échec scolaire record de notre département mériterait des moyens encore bien plus importants : réduction drastique des effectifs, plus de maîtres que de classes, RASED renforcés, scolarisation des 2 ans… Mais nous entrons là dans le domaine de la science fiction !

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Aux grands maux les grands remèdes ! Nous avons pris l’initiative de contacter toutes les organisations syndicales et les associations de parents d’élèves pour construire un mouvement à la hauteur des enjeux. Nous demandons aux collègues de relayer notre appel à manifester en contactant les représentants des parents de chaque école et en distribuant le modèle de lettre figurant ci-après.

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Appel à tous les syndicats et aux parents

Mesdames, Messieurs les secrétaires départementaux

du SE-UNSA,

du STEG-UTG,

de SUD-Education,

du SNCL-FAEN.

 

Objet  : mobilisation pour la carte scolaire.

 

 

La dotation de 30 postes accordée par le ministère pour la prochaine rentrée scolaire constitue une nouvelle diminution inacceptable des moyens accordés à la Guyane. Il est bien évident qu’elle sera insuffisante pour accueillir les nouveaux élèves attendus l’année prochaine et encore plus pour faire régresser la non scolarisation.

Les conditions d’enseignement, déjà à la limite du supportable dans de nombreuses écoles aujourd’hui, vont inévitablement empirer l’année prochaine. Nous ne pouvons pas accepter une telle régression et ce renoncement à toute ambition pour l’école en Guyane.

C’est pourquoi nous proposons l’organisation d’une grève unitaire le jeudi 23 février avec une manifestation commune devant l’établissement où se tiendra le CTP chargé d’établir la carte scolaire pour l’année prochaine. Nous pensons également poursuivre la manifestation devant la mairie de Cayenne. Seule une action massive, unitaire et avec le soutien des associations de parents d’élèves sera susceptible d’établir le rapport de force nécessaire à l’infléchissement de la politique ministérielle et à l’implication des collectivités locales dans la construction des écoles qui font nous font actuellement cruellement défaut.

Syndicalement,

A Cayenne, le 7 février 2006.

Pour le secrétariat départemental,

Jean-Noël Grandvillemin

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Modèle de lettre pour les parents

Madame, Monsieur,

L’enseignant de votre enfant sera en grève le 23 février 2006. Pourquoi ?

L’académie de Guyane attend près de 1 500 élèves supplémentaires à la rentrée de septembre 2006 (prévisions rectorales sur 5 ans). Or, seulement 24 nouvelles classes sont prévues et si par miracle elles étaient toutes livrées elles devraient accueillir 64 élèves chacune ! Cela étant évidement impossible, les effectifs des autres classes, déjà surchargées, risquent d’être à nouveau alourdis.

De surcroît, le ministère arguant du manque de constructions, n’accorde que 30 postes pour l’année prochaine. Nous connaissons tous l’ampleur de l’échec scolaire dans notre département et la difficulté d’y enseigner : élèves non francophones, scolarisation tardive, situation sociale difficile et précaire de nombreuses familles. Or, des solutions existent pour tenter d’enrayer ce fléau : diminution drastique des effectifs (rappelons que la Guyane détient le triste record du nombre d’élèves par classe), plus de maîtres que de classes pour le travail en petit groupe, des dispositifs d’aide pour les élèves en difficulté, une amplification des RASED, une meilleure formation, du temps de concertation pour le travail d’équipe…

La faiblesse de la dotation et l’insuffisance de constructions scolaires compromettent gravement l’avenir de vos enfants. Nous n’acceptons pas ce renoncement à la réussite

de tous alors que le gouvernement prône officiellement l’égalité des chances.

 

Vous êtes concernés au premier chef par cette situation dramatique. C’est pourquoi nous vous demandons de vous joindre à nous pour manifester votre mécontentement le jeudi 23 février, jour où la carte scolaire sera étudiée en commission (le lieu du rassemblement vous sera communiqué ultérieurement).

Tout comme pour vous, la réussite de tous les élèves est notre préoccupation première. Ce mouvement ne présente aucune revendication salariale ou catégorielle. C’est pour exiger un budget et des moyens à la hauteur des besoins éducatifs et de la progression du nombre des élèves de Guyane que nous serons en grève et manifesterons le jeudi 23 février.

Nous comptons sur votre soutien actif pour qu’enfin le ministère et nos élus prennent véritablement à bras le corps les problèmes d’éducation de notre département et rattrapent les retards accumulés depuis de trop nombreuses années.

Actions

u Parution d’un 4 pages : appel à la grève, argumentaire, courriers aux autres syndicats et aux associations de parents d’élèves pour une action unitaire et solidaire, modèle de lettre pour les parents d’élèves des enseignants grévistes.

v Pétition demandant les moyens (postes et constructions) adressé au recteur et aux maires de Guyane : signez - la massivement !

w Courrier à distribuer aux représentants de parents d’élèves de chaque classe leur demandant de venir nous soutenir lors de la manifestation du 23 février 2006.

x Grève le jeudi 23 février 2006 et manifestation (enseignants / parents) devant le lieu de réunion du CTPA carte scolaire 1 er degré ; lycée Félix EBOUE et la mairie de Cayenne. Venez nombreux apporter votre exigence de plus de postes et de constructions scolaires. (un bus est prévu pour les habitants de l’ouest, départ de St Laurent, voir TERRIEN Dominique, domynyky@yahoo.fr ).

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