Ce groupe de travail qui s’est déroulé sur deux jours (les mercredis 26 mai et 2 juin) réunissait le SNUipp, l’UNSA et l’administration en la personne de Mme Assard, IENA et M. Noël, IEN chargé de la formation. L’ordre du jour était la mise en place de la réforme dite de la « masterisaton ».
Le SNUipp a rappelé en préambule son opposition à la réforme du recrutement et de la formation des enseignants. Il n’est pas le seul syndicat dans cette position, l’unanimité des syndicats enseignants, y compris ceux des personnels d’inspection, la refuse. Cependant, des collègues débutants vont être catapultés sans formation dans une classe à la rentrée et il faut, dans l’intérêt de ces collègues et de leurs élèves, essayer de limiter au maximum la casse.
Le concours externe spécial, le second concours interne et le troisième concours n’ayant pas fait le plein de candidats admissibles, les postes seront reportés sur le concours externe. Il y aura 159 stagiaires et 147 T1 qui vont débuter dans le métier à la prochaine rentrée. Cela risque de faire beaucoup de travail pour les conseillers pédagogiques !
Nous passons à l’étude des propositions de l’administration.
Propositions de l’administration | Observations du SNUipp |
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L’affectation | |
Il n’y aura pas de postes bloqués, ces futurs stagiaires seront affectés sur les postes restés vacants après le mouvement des titulaires.
Les PE stagiaires seront répartis en deux groupes : ![]() ![]() |
Le SNUipp a fait remarquer que l’expérience professionnelle ne remplace pas la formation. Certaines compétences acquises à l’IUFM ne le sont pas par le biais d’une expérience, quelquefois douloureuse, dans une classe.
Nous avons ensuite demandé que l’expérience professionnelle soit d’un an minimum et que l’on demande en plus si le stagiaire se sent en capacité de prendre la classe en pleine responsabilité. Le SNUipp a également fait préciser les critères d’affectation. Ont été retenus : la place au concours puis l’âge car comme il y a 4 concours différents, il y aura plusieurs premiers, plusieurs deuxièmes, troisièmes… Bien sûr, les situations de handicap seront prioritaires. |
L’accueil : | |
Il sera constitué de trois modules :
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Les regroupements complémentaires hors temps scolaire risquent d’être difficiles à mettre en place : on connaît la charge de travail d’un enseignant débutant et le peu d’enthousiasme des membres du GFA et des CP ASH à se déplacer !
Nous n’avons aucune information sur le contenu du livret de suivi du stagiaire ni sur la manière dont il sera renseigné. |
L’accompagnement : | |
L’inspecteur de circonscription organise et anime l’accompagnement des stagiaires affectés sur les écoles de son secteur.
L’accompagnement, en raison de l’étendue de l’académie et de la répartition des formateurs, se déroule sur deux niveaux : ![]() ![]() Le tuteur de formation est appelé chaque fois que le binôme stagiaires/tuteurs de proximité l’estime nécessaire. Durant le premier mois de fonctionnement (période d’accompagnement intense), le tuteur de formation interviendra chaque semaine auprès de chaque doublette et de manière plus souple ensuite. Le directeur d’école s’implique dans la formation de l’enseignant stagiaire sur l’ensemble des prérogatives dévolues à sa fonction (réunions institutionnelles, projet d’école, interface administrative…), le déroulement des parcours scolaires (PPRE, procédures de prolongation de cycle, orientations…), l’élaboration et la mise en place de projets pédagogiques et les relations avec les familles. En particulier, il veillera à assister, chaque fois qu’il le pourra, aux entretiens entre l’enseignant débutant et les familles. |
C’est dit, le tuteur de proximité n’est pas un formateur. Le temps qu’il passe avec son stagiaire n’entre donc pas dans le temps de formation et devra s’effectuer hors temps de présence devant les élèves : il faudra jongler entre les récréations, le temps du repas de midi, le soir après la classe, et pourquoi pas le week-end. Il n’est pas rémunéré, ne bénéficie pas de temps de décharge, et a juste le droit de donner de son temps libre pour dispenser ses conseils aux stagiaires. Y aura-t-il assez de volontaires pour accepter ce système ?
Les tuteurs de formation seront donc les conseillers pédagogiques, les IMF, les membres du GFA… Cela représente une cinquantaine de personnes pour accompagner 300 débutants, plus les titulaires qui ont également besoin de conseils ! Sachant que la majorité des stagiaires et des T1 sera affecté sur les fleuves, il faudra que ces tuteurs de formation acceptent de se déplacer. Quand on sait qu’avec une seule promotion de T1 ils n’arrivaient pas à effectuer le nombre de visites réglementaire, qu’en sera-t-il l’an prochain ? |
Les périodes de formation | |
- Les stagiaires du groupe 1, bénéficient d’un stage d’adaptation à l’emploi de deux semaines, du 21 juin au 3 juillet. Ils suivent, en outre, une semaine de formation, remplacée, sur l’année scolaire 2010/2011.
![]() Tous les stagiaires sont également éligibles aux stages mis en œuvre au niveau des circonscriptions. Dix-huit heures d’animations pédagogiques sont organisées, de manière adaptée et souple, pour tous les stagiaires. Un dispositif supplémentaire de formation est prévu pour venir en aide à des stagiaires signalés en grande difficulté. Tous ces temps de formation seront capitalisés. Les périodes de formation réuniront les stagiaires, au plus près de leur lieu de travail et de vie (Maripasoula, St Laurent, Kourou et Cayenne). Les contenus des formations tiendront compte des profils des groupes, des attentes et besoins qui émergeront lors des échanges avec les équipes de circonscription et les tuteurs de formation. Durant la première période, seront prioritaires les enseignants en poste n’ayant qu’une expérience professionnelle limitée et exerçant sur des postes identifiés difficiles (secteur RAR, RRS…). |
Nous faisons la remarque à M. Noël que si l’on comptabilise le temps de formation offert aux stagiaires en ne prenant en compte que celle dispensée sur le temps de travail on arrive au total de :
![]() ![]() Nous sommes bien loin du tiers temps destiné à la formation (soit 324 heures) préconisé par la circulaire ministérielle. M. Noël reconnaît cette insuffisance mais déclare qu’on essaie de se rapprocher de l’objectif. |