Le recteur a invité cet après-midi à 14h30 les organisations syndicales et les collectifs pour leur exposer son plan en faveur des contractuels. Les objectifs sont la recherche d’une stabilité pédagogique des équipes enseignantes et le besoin, pour les contractuels, d’une assurance de réemploi sur un même poste.
Le principe consiste à proposer aux contractuels volontaires et « méritants » un contrat de trois sur le poste qu’ils occupent. Ce contrat implique un engagement réciproque : le contractuel s’engage à passer le concours (CRPE ou CAPES) et l’administration à lui en faciliter la préparation. Une fois le contrat signé, il pourra toujours être rompu par le recteur !
La démarche sera obligatoirement individuelle de la part des contractuels qui devront se porter candidats dans un désir d’implication et d’engagement dans leur mission.
Le processus devra être bouclé avant le 15 décembre, c’est la raison pour laquelle il n’y aura pas de négociation pour la prochaine rentrée, elle n’interviendra que pour la rentrée 2010 !!!
- Qui sont ces contractuels méritants ?
Ce sera aux chefs d’établissements ou aux IEN de faire le tri après entretien. Le recteur leur fait entièrement confiance quand à leur objectivité ! Une grille d’évaluation claire, simple et harmonisée sera élaborée et les contractuels en auront connaissance. Seront pris en compte le comportement, l’attitude, l’effort dans l’exercice de la profession, le projet personnel du contractuel. Tous les « filets de sécurité » possibles seront mis en place pour éviter toute dérive.
- Combien seront concernés ?
Le recteur est resté assez vague (entre 100 et 300 !) sur à peu près 800 contractuels.
- Sur quels postes ?
Il faudra nécessairement bloquer des postes sur trois ans (postes profilés pour les contractuels dans les opérations du mouvement intra départemental). Il ne s’agira que de postes vacants, mais répartis sur l’ensemble du département. Un quota sera défini en fonction des besoins de l’académie. Cela impliquera également de limiter la capacité d’accueil de l’académie, c’est-à-dire empêcher l’entrée d’enseignants contractuels et/ou titulaires venant de l’extérieur.
Premières réactions du SNUipp
Ce plan nous ayant été dévoilé sans information préalable, nous n’avons pas pu réagir dans le détail mais nous avons tout de même soulevé les objections suivantes :
1 - Nous sommes très sceptiques quant au calendrier très serré qui est imposé. Comment, d’ici le 15 décembre, avertir tous les contractuels (jusqu’à Trois Sauts ou Antecum-Pata), leur laisser le temps de rédiger leur lettre de candidature, les convoquer pour un entretien, rassembler toutes ces données et établir la liste des « heureux élus » ?
2 - Nous sommes très circonspects sur les fameux filets de sécurité quand on a vu que l’exemple de l’arbitraire vient du recteur lui-même (refus de réemployer un contractuel de St-Laurent, dont les rapports d’inspection et du chef d’établissement étaient excellents, pour la seule raison qu’il était l’un des animateurs des grèves de mai-juin 2008). Contrairement au recteur, nous n’avons pas une confiance aveugle dans l’objectivité et l’équité des chefs d’établissements ou des IEN.
3 - Que se passera-t-il à l’issue du contrat de trois ans ? Que se passera-t-il pour les 600 ou 700 qui ne seront pas choisis ?
4 - Ce processus n’est pour nous qu’une sorte de consécration de la précarité, destinée à écraser dans l’œuf toute velléité de contestation ou de libre expression des contractuels qui seront encore plus soumis aux caprices et l’autoritarisme de leurs supérieurs hiérarchiques.
5 - Limiter la capacité d’accueil d’un département fortement déficitaire nous semble une absurdité.
6 - Iniquité totale dans le principe : le contractuel en poste à Rémire-Montjoly qui rentrera dans ce processus, restera à Rémire-Montjoly trois ans, celui qui est en poste à Papaïchton se verra proposer de rester trois ans à … Papaïchton, même si ça ne l’intéresse pas.
7- Risque de voir les différentes catégories de personnels se dresser les unes contre les autres (c’est peut-être d’ailleurs un des buts recherchés : diviser pour régner). En effet, comment un titulaire va-t-il réagir quand il verra qu’il ne peut pas intégrer l’Ile de Cayenne après quatre ou cinq ans en site isolé parce que le nombre de postes disponibles diminue chaque année pour les réserver aux contractuels ?
8 - Les volets formation et aide à la titularisation n’ont pratiquement pas été évoqués.
9 - A notre question sur la nouvelle grille d’évolution des salaires, le recteur a répondu que nous en aurions communication. Seuls changent les temps de passage d’un échelon à l’autre mais, pour lui, ce n’est qu’une étape (pas très importante a-t-il précisé !) dans le processus.
Ces quelques points ne sont que nos réactions « à chaud ». Le SNUipp va approfondir sa réflexion dans les jours qui viennent et définir sa position pour la prochaine réunion qui est prévue en début de semaine prochaine.