Le Recteur reconnaît ne pas avoir pu obtenir de postes supplémentaires pour le second degré, soit, après déduction des emplois hors élèves, 91 postes au total. Selon lui, les nouvelles mesures (Loi refondation, création de 60 000 postes, ESPE) contribuent à revaloriser le métier d’enseignant, davantage de candidats se présentent aux concours, un vivier d’enseignants se reconstitue. Mais pour la Guyane : toujours un important problème de vivier. Les dispositifs mis en place (PAM, EAP) sont loin d’attirer un nombre suffisant de candidats.
Avis de la FSU : nous déplorons le manque d’efforts sur la questions des moyens. Cependant il faut amener des projets pour pouvoir utiliser des moyens. La Guyane est en dernière place en ce qui concerne l’encadrement des élèves scolarisés, bien loin derrière les autres DOM. Les chiffres de l’INSEE prouvent que de plus en plus de jeunes de moins de 16 ans demeurent non scolarisés. On ne sent aucune volonté de sortir cette académie de la situation désastreuse dans laquelle elle se trouve.
Le Recteur annonce, en réponse aux revendications de la FSU, une véritable politique de remplacement pour le 2° degré, création d’un vivier de personnes susceptibles de pouvoir effectuer des remplacements. Une réflexion doit être menée sur l’attractivité de l’académie et sur la formation des enseignants. M. Soreze, DAASEN, évoque un dispositif pour faire venir des collègues de Martinique pour quelques années, mais celui-ci n’a pas été concluant.
Avis de la FSU : Tout cela confirme la pertinence de nos analyses, vous êtes en grande difficulté, les moyens sont insuffisants. Nous saluons enfin cette rupture avec le discours des années précédentes ! Nous reconnaissons aujourd’hui dire que nous sommes très en retard. La Guyane scolarise trop peu ses jeunes. Cette faiblesse du vivier doit être mise au 1° rang de la communication du rectorat. Nous devons nous questionner sur les importantes difficultés à repartir de la Guyane après quelques années travaillées ici, ainsi que sur les conditions de travail : les collègues de cette académie vivent et travaillent parfois dans des conditions indignes de la République.
Il manque 3000 emplois pour atteindre le niveau d’encadrement qui correspond à la moyenne nationale. Cette région a un potentiel énorme, nous sommes désespérés de voir le sous-développement éducatif dans lequel on la laisse s’enfoncer. Nous attendons maintenant une vraie prise de conscience des problèmes de l’académie et un vrai plan pour les résoudre.
Pour rendre la Guyane attractive, pourquoi ne pas envisager un retour vers les Centres d’Intérêts Moraux et Matériels, pour le 1° comme pour le 2° degré ?
M.Fonderflick, SG : l’idée du retour dans les académies d’origine a été abordée mais la Guyane est un DOM, des difficultés d’ordre juridique sont à éclaircir afin de ne pas créer de jurisprudence.
Plusieurs concours offrent davantage de postes que de candidats inscrits, le rectorat envisage d’essayer de délocaliser un centre d’examen en Martinique et en région parisienne, ou encore de faire appel aux listes complémentaires d’académies fortement attractives.
M.Silveira, doyen des IAIPR : nous avons été attentifs à la demande de la FSU concernant la scolarisation des élèves en situation de handicap : ouverture de 2 ULIS supplémentaires : 1 à Grand Santi et 1 à St Laurent (collège T. Eboué), en plus des 3 déjà annoncées : 2 à Cayenne (Michotte et Catayée), 1 à Kourou (Agarande).
Avis de la FSU : nous prenons note de l’ouverture d’1 ULIS à St Laurent mais rappelons que cette proposition est très nettement insuffisante, en total décalage avec la réalité : ce secteur a besoin de 9 ULIS, plus de 50 élèves bénéficiant d’une notification de la MDPH sont déscolarisés ou en classe ordinaire. Par ailleurs, au collège Agarande, l’ULIS annoncée accueille déjà des élèves et doit pour cela pratiquer la double vacation : est-ce là tout ce que cette académie daigne offrir à ses jeunes en situation de handicap ? Nous constatons avec inquiétude que l’ensemble des ULIS TFC du département sont en surnombre par rapport à la réglementation en vigueur. Nous attendons une réelle prise de conscience et une programmation sérieuse d’ouvertures de ces dispositifs en fonction des réels besoins, sur l’ensemble du territoire. Nous souhaitons que les spécificités des ULIS existantes soient précisées. Nous ne partageons pas du tout la satisfaction de nos collègues de l’UNSA à ce sujet.
Les 5 élus de la FSU maintiennent leur vote Contre. L’UNSA, avec seulement 4 membres présents, vote Pour, avec l’administration.
Secteur administratif : la suppression annoncée d’un poste se confirme, ne prenant aucunement en compte les conditions de travail déjà intenables et les revendications des représentants élus, qui réclament 30 postes. Vote unanime contre.
Détachement du 1° vers le 2° degré : la politique académique est de freiner, afin de ne pas déshabiller le 1° degré et de ne pas favoriser un contournement des concours. Selon le DAASEN, l’avis des chefs d’établissements est plutôt positif mais celui des corps d’inspection plus réservé.
1° critère = être PE au moins pour la 3° année
2° = détenir une licence en relation directe avec la discipline visée
3° = répondre aux besoins de l’académie.
CHSCT : octroi de 3 heures de décharge pour le secrétaire en fonction.
ZEP et nouvelles écoles : Le dispositif ZEP étant gelé, il est impossible d’y inscrire une nouvelle école. Dans le cas des écoles scindées en 2 : le recteur s’engage à régulariser les collègues lésés cette année, mais attend une réponse du ministère quant à une solution à plus long terme.
Projet académique : dès avril le rectorat communiquera des éléments d’évaluation du projet 2010-2013 ainsi que les 3 axes du projet à venir.
Constructions : le ministre des outre-mers s’engage sur l’ensemble de la somme promise par l’état. 2 dossiers sont déjà débloqués : construction des collèges d’Apatou et de Kourou. Une solution est en cours pour l’équipement du collège de Macouria.
Avis de la FSU : le compte n’y est toujours pas.
Le recteur clôture la séance en soulignant l’intelligence et le respect des échanges de ce soir.
Avis de la FSU : souhaitons que cela s’inscrive réellement dans la durée, au sein de chacune des commissions.