Vendredi soir, les résultats sont tombés. Le SNUipp-Guyane a perdu un siège.

Cette élection paritaire pour les enseignants du premier degré visait à renouveler les sept sièges des représentants du personnel à la commission paritaire pour les sessions allant de mars 2009 à mars 2012. Avec un total de 2219 inscrits, 1654 votants, 1585 voix exprimées et 69 bulletins nuls, la répartition des suffrages et des sièges entre les quatre listes en présences est la suivante :

CAPA	des instituteurs	et professeurs	des	écoles
		7 sièges
		2008	2005
	Inscrits	2219	1967
	Votants	1627	1433
	Blancs ou nuls	69	57
	Exprimés	1585	1367
Listes	Nombre de	suffrages	Nombre	de sièges
	2008	2005	2008	2005
SE/UNSA	807 - 50,91%	589 - 42,81%	4	3
SNUipp/FSU	642 - 40,50%	659 - 47,89%	3	4
STEG/UTG	69 - 4,35%	79 - 5,74%	0	0
SUD	67 - 4,23%	49 - 3,56%	0	0

Ces résultats sont certes décevants pour le SNUipp-Guyane.

Après une entrée fracassante en décembre 1996 avec un siège dans une commission qui à l’époque comptait 5 sièges pour les représentants des enseignants, une progression d’un siège à l’élection suivante de décembre 1999 avec 2 sièges sur 5, puis 6 années d’une majorité de 4sièges de 2002 à 2008 dans une commission comptant 7 sièges pour les représentants du personnel enseignants, nous nous attendions au pire à une simple reconduction de notre majorité.

Mais l’activisme purement électoraliste de nos concurrents en a décidé autrement.

Ce serait de la mauvaise foi que de ne pas le reconnaître, nous les avons vus partout avant ces élections, médiatisant avec certainement des contacts privilégiés, à la télévision ou dans le France-Guyane leur moindre manifestation. Ils obtiennent non seulement les e-mails des uns et des autres mais aussi des numéros de portables avec une facilité étonnante et sans se préoccuper de l’accord des intéressés, pour communiquer par SMS ou par courrier électronique. Par ce battage médiatique, ils s’octroient, parfois indûment, des avancées syndicales auprès des collègues. Depuis plusieurs mois ils se présentent comme étant le premier syndicat d’enseignant de Guyane trompant par là la vigilance des collègues débarquant en Guyane ou de ceux qui débutent dans le métier. Cette bataille, nous l’avons perdue, en partie en raison de notre respect de l’étique.

Relativisons ces résultats sans pour autant les minimiser.

Au niveau national, le SNUipp conforte sa majorité à la commission administrative paritaire nationale avec 47,14% des suffrages. Dans une majorité écrasante de département (82 sur 100), notre syndicat conserve sa première place ou la renforce. Notre fédération, la FSU, arrive en tête de ces élections paritaires et reste le porte-parole incontournable de centaines de milliers de fonctionnaires soucieux de la qualité du service public et inquiets face aux velléités réformistes d’un gouvernement qui sous couvert de belles paroles, entend mener au bout sa logique destructive du bien public. Au niveau local, la FSU demeure, quoi qu’en disent certains, les chiffres parlent d’eux même, la première fédération d’enseignants en Guyane. En ne prenant pas en compte le vote du collège des agrégés qui a une incidence infime sur les résultats globaux de ces élections paritaires, voici un résumé du vote :

Toutes commissions	(titulaires et contractuels) sauf agrégés	(manque de quorum)
	57 sièges
	Inscrits	Incomplet
	Votants	3326
	Blancs ou nuls	164
	Exprimés	3162
Listes	Nombre de suffrages	Nombre de sièges
FSU	1294 (40,9%)	29
SE/UNSA	1142 (36,1%)	12
STEG/UTG	246 (7,8%)	3
SUD	179 (5,4%)	2
SGEN/CFDT	153 (4,8%)	7
SNCL/FAEN	89 (2,8%)	1
SNETAA	59 (1,9%)	3

Que tout un chacun se rassure,

avec seulement un siège obtenu en 1996, le SNUipp-Guyane avait déjà accompli un travail remarquable. La reconnaissance de ce travail nous a valu l’adhésion d’une large majorité d’enseignants qui six ans plus tard nous ont placés à la tête des suffrages en 2002 avec un renouvellement de cette confiance en 2005.

Nos exigences pour une école de qualité partout en Guyane n’ont pas changé

et ne changeront pas non plus, elles sont d’une actualité criante. Nos exigences de transparence et d’équité demeurent plus que jamais une priorité du SNUipp. Elles ont bouleversé la vision des enseignants sur la pratique syndicale. Elles sont des repères que vous n’avez pas voulu abandonner lorsque, malgré le chant des sirènes, vous avez porté vos voix sur nos valeurs. Ce n’est pas une majorité, mais une base conséquente pour continuer à faire avancer ensemble nos idées. Nous ne changerons pas non plus notre mode de fonctionnement qui permet à tout un chacun, désireux d’apporter sa pierre à l’édifice, de s’impliquer au niveau qu’il le souhaite. Il peut être perçu comme une faiblesse lorsque les visages du SNUipp changent, suite à des départs impromptus. Notre mode de fonctionnement est avant tout une force. Il est le garant d’une exigence de démocratie véritable où chaque enseignant peut s’informer, informer, analyser et synthétiser, proposer et agir dans la plus grande transparence, dans un effort commun.

Nous ne devons pas nous tromper de combat.

Ce n’est pas le syndicat que nous devons faire grandir dans la lutte syndicale mais c’est bien l’école de demain que nous préparons à travers ces nombreux combats. Des batailles, il y en aura en quantité. Certaines seront perdues, d’autres gagnées. Tirons profit de ces batailles et gardons le cap !

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