SNUipp-FSU Guyane
http://973.snuipp.fr/spip.php?article96
journal N°72
Fenêtre sur classe / janvier 2006
jeudi, 7 février 2008
/ SNUipp-FSU 973 /

co-secrétaire départemental du SNUipp Guyane

P 2 : Négociations salariales, plan ZEP

P 3 : Pétition lecture

P 4 : Non au renoncement

P 5 : CPE, grève du 2 février

P 6 : Colonisation, Observatoire

P 7 : Permutation, journée de solidarité,

P 8 : Laïcité, syndicalisation

P 9 : Si Cayenne-sud m’était contée !

P 10 : PPRE, quand tu nous tiens... Promotions

P 11 : La violence à l’école, la 27ème heure

P 12 : Appel à la grève

Une avalanche d’attaques et de régressions.

 

La fin de l’année 2005 et le début de l’année 2006 auront apporté leur lot d’attaques contre le service public et de régressions dans l’éducation. De la négociation salariale dans la fonction publique avec la proposition indécente de M. Jacob d’augmenter les salaires de 0,5 % au 1er juillet 2006 et autant au 1er septembre 2007, à la préparation de la carte scolaire (création de 740 postes pour 34 000 élèves supplémentaires attendus) et la diminution de 30 % des postes d’enseignants mis au concours, en passant par les élucubrations inadmissibles de M. de Robien sur la lecture et son plan foireux pour les ZEP, les motifs de mécontentement et de mobilisation ne manquent pas.

Ajoutons à cela la loi sur l’égalité des chances qui va à l’encontre des objectifs affichés avec son premier volet qui instaure l’abaissement de l’apprentissage à 14 ans renforçant ainsi, sans aucun doute, l’apartheid scolaire, et on comprendra bien que ce gouvernement renonce à toute ambition pour l’école et ne fait pas de la réussite de tous sa priorité.

Notre département, malgré les affirmations du Recteur, n’est pas privilégié et restera encore pour longtemps en queue de peloton dans les domaines de la scolarisation et de l’éducation. La dotation de 30 postes pour la prochaine rentrée marque un record dans l’insuffisance des moyens accordés à et l’on peut légitimement être très pessimiste quant au succès du plan académique qui se fixe comme objectifs la scolarisation de tous et l’amélioration des conditions d’enseignement.

En effet, après une année de fonctionnement de l’Observatoire de la non scolarisation, les chiffres officiels (ce qui ne veut pas dire fiables) ne font que confirmer ce que le SNUipp dénonce depuis de nombreuses années : au moins 3 400 enfants de 3 à 11 ans ne sont pas scolarisés. Nous estimons pour notre part que l’estimation du nombre d’enfants non scolarisés en maternelle est très sous évaluée et nous ne voyons pas de quelle façon la situation pourrait s’améliorer avec la dotation ridicule qui nous a « généreusement » été accordée.

Nous devons d’ores et déjà affirmer que nous n’accepterons aucun nouvel alourdissement des effectifs dans nos classes ( possède déjà le triste record de la taille des classes : 24,5 élèves pour une moyenne nationale de 22,5). Nous le clamerons haut et fort lors de la grève du 2 février.

J-N G.

Négociations salariales fonction publique

Communiqué commun des organisations syndicales de la fonction publique

CGT-FO-FSU-CFDT-UNSA

Au lendemain de la réunion salariale avec M. Christian JACOB, les organisations syndicales font le constat que le compte n’y est pas : leurs exigences d’augmentation de la valeur du point d’indice pour un réel maintien du pouvoir d’achat pour tous, et de la refonte de la grille indiciaire n’ont pas eu l’écho gouvernemental attendu.

Les organisations syndicales récusent la globalisation que le Ministre prétend faire entre les dossiers salarial, statutaire et social. Elles ont la volonté de négocier séparément les trois.

Le refus gouvernemental de répondre sur les salaires implique une mobilisation des personnels.

Les organisations syndicales décident de réagir ensemble pour les salaires et la refonte de la grille indiciaire, par une journée d’actions, le jeudi 2 février 2006, dans l’ensemble de publique : grève, manifestations, …

*-*-*-*-*-*-*-*-*

Appel unitaire des fédérations de l’Education Nationale

Les Fédérations de l’Éducation, FAEN, FERC-CGT, FSU, SGEN-CFDT, UNSA-Education, s’inscrivent dans l’appel intersyndical Fonction Publique à une journée d’action avec grève et manifestations le 02 février 2006. Parce que la semaine d’action qu’elles avaient décidée en commun s’inscrit totalement dans la défense et la transformation d’un service public de qualité pour tous et partout, elles appellent donc les personnels de l’Éducation et de à faire grève et manifester ce jour là pour les salaires et le pouvoir d’achat, pour l’emploi, contre les suppressions de postes, contre la précarité et pour la défense du service public d’Éducation.

ZEP : vraie fausse relance

Communiqué SNUipp

En réponse à la crise des banlieues, Gilles de Robien vient de présenter ses propositions pour les zones d’éducation prioritaire. En l’absence de toute concertation !

Dans le droit fil des mesures précédentes du gouvernement, notamment la loi Fillon, ce dispositif se caractérise par l’absence de mesures en faveur de l’école maternelle et élémentaire alors que chacun s’accorde à penser que la réussite scolaire se construit dès le plus jeune âge. D’ailleurs le ministre confie le pilotage de la politique d’éducation prioritaire au collège.

Comment croire que l’on va vers plus de réussite scolaire en interdisant une méthode de lecture qui n’est pratiquement plus utilisée, en veillant à « faire parler chaque enfant à différents moments de la journée » à l’école maternelle, en rendant obligatoire les heures d’étude, en implantant des postes en service partagé entre école et collège sans proposer de mesures visant à favoriser les apprentissages pendant le temps scolaire ?

Les 1000 enseignants « supplémentaires » interviendront–ils dans les 200 collèges « ambition réussite » et les 1400 écoles qui font partie de leur secteur de recrutement ? Ces établissements ne représentent qu’un quart des établissements actuellement classés en ZEP ( 1100 collèges et 7115 écoles). Non inscrits au budget 2006 ces postes risquent d’être créés par redéploiement. Que deviendront les écoles non concernées par le nouveau dispositif ?

Avec l’ apprentissage ou la découverte professionnelle dès la quatrième le ministre accentue la possibilité de sortie précoce du système éducatif. La possibilité de déroger à la carte scolaire pour les « meilleurs » élèves tient lieu de toute politique de mixité sociale.

Les principales propositions des enseignants des écoles en faveur de la réussite de tous ont été ignorées : abaisser significativement les effectifs par classe, développer la scolarisation dès l’âge de deux ans, favoriser le travail en équipe en dégageant du temps de concertation et en affectant plus de maîtres que de classes, développer la formation continue, l’accompagnement des équipes.

Le SNUipp informera les enseignants des écoles. Pour une véritable relance de la politique des ZEP, le ministre serait inspiré d’entendre enfin les propositions des personnels.

Paris, le 13 décembre 2005

Communiqué de presse

APPRENTISSAGE DE :

LE SE-UNSA, LE SGEN-CFDT ET LE SNUIPP-FSU APPELLENT LES ENSEIGNANTS A S’EN TENIR AUX PROGRAMMES DE 2002

Le SE-UNSA, le SGEN-CFDT et le SNUIPP-FSU ont pris acte de la parution de la circulaire ministérielle relative aux méthodes de lecture en date du 3 janvier 2006. Ils constatent que ce texte, qui n’a fait l’objet d’aucune concertation préalable et qui ignore la réalité des pratiques mises en oeuvre dans les écoles, officialise une prise de position quasi-idéologique, totalement contre-productive en matière pédagogique.

Le SE-UNSA, le SGEN-CFDT et le SNUIPP-FSU appellent les enseignants à s’en tenir exclusivement, dans l’intérêt des élèves, aux programmes du primaire de 2002. Qu’il s’agisse du choix de la méthode d’apprentissage de la lecture, de la démarche ou des activités conseillées, ces programmes font aujourd’hui autorité.

Le SE-UNSA, le SGEN-CFDT et le SNUIPP-FSU, signataires avec de nombreuses associations et personnalités, de l’appel « Apprentissage de la lecture : assez de polémiques, des réponses sérieuses ! », décident d’appeler la profession à la signer massivement.

Paris, le 11 Janvier 2006

Lecture : signez la pétition en ligne !

Apprentissage de la lecture : assez de polémiques, des réponses sérieuses

Lapprentissage de la lecture est un enjeu majeur, pour toute la scolarité d’un enfant comme pour sa vie d’adulte et de citoyen. Chaque enseignant, chaque parent y accorde à juste titre une grande importance.

Sur ce sujet trop souvent l’objet de polémiques stériles, les organisations syndicales, les organisations de parents d’élèves, les mouvements pédagogiques et les personnalités signataires tiennent à rappeler quelques éléments incontestables et proposent que l’information des parents et des enseignants reste sur un terrain qu’elle ne doit jamais quitter : celui de l’intérêt de l’enfant.

1. L’apprentissage de la lecture, ne relève pas seulement du cours préparatoire, et vouloir ramener la réussite ou l’échec de l’élève au seul choix de la méthode de lecture n’est pas sérieux. Certes, le CP est un maillon essentiel dans le processus d’apprentissage, mais le rôle de l’école maternelle qui prépare les enfants à une bonne maîtrise de la langue orale et du cycle 3 qui doit les mener à une bonne compréhension des textes est tout aussi important.

2. La méthode dite « globale », écartée par les programmes de l’école élémentaire de 2002, n’est pratiquement plus utilisée dans les écoles. La majorité des manuels de lecture enseignent les correspondances entre les lettres et les sons, dès les premiers jours du cours préparatoire.

3. La situation de l’école ne correspond pas à la description caricaturale qui en est faite.

Toutes les comparaisons internationales montrent que obtient des résultats similaires à ceux des pays voisins européens. Les jeunes n’éprouvent pas plus de difficultés que leurs aînés, au contraire : l’INSEE a dénombré 4% d’illettrés chez les 18-24 ans, mais 14% chez les 40-54 ans et 19% chez les 55-65 ans. Le déchiffrage n’est pas le principal problème des élèves en difficultés de lecture : si 4% d’élèves ne savent pas déchiffrer à l’entrée en 6ème, 11% ne comprennent pas les textes qui leur sont proposés bien qu’ils sachent déchiffrer.

Cependant, chacun s’accorde à considérer qu’il est aujourd’hui insupportable de ne pas maîtriser suffisamment l’écrit pour s’intégrer socialement et accéder à un emploi. Donc, l’école doit chercher à mieux faire réussir tous les élèves. Pour autant, il n’y a pas de recul ou de baisse du niveau, voire d’épidémie de dyslexie ! des orthophonistes rappelle qu’aucune étude scientifique menée par des orthophonistes ne met en évidence un lien entre approche globale de la lecture et troubles de l’écrit.

4. Les travaux des chercheurs, comme l’expérience des enseignants, montrent que la « querelle des méthodes » est dépassée. Méthodes syllabique, globale ou mixte ont laissé place à de nouvelles pratiques forgées progressivement au cours des trente dernières années. Il ne s’agit pas des méthodes mixtes. Ces approches qui sont cohérentes avec les résultats des recherches scientifiques récentes, mettent en œuvre simultanément la maîtrise du code et la compréhension.

5. L’apprentissage de la lecture ne se limite pas au déchiffrage et ne peut reposer exclusivement sur une approche syllabique. Réduire l’apprentissage de la lecture est simplificateur et mène ainsi l’école dans une impasse.

6. Nous considérons que les principaux éléments des programmes de l’école maternelle et élémentaire publiés en 2002 après de larges consultations conservent toute leur pertinence. Ils rappellent qu’« apprendre à lire, c’est apprendre à mettre en jeu en même temps deux activités très différentes : celle qui conduit à identifier des mots écrits, celle qui conduit à en comprendre la signification ». Ils ne se limitent pas au seul décodage et visent, dès le début du cycle 2, la compréhension des textes et l’accès au livre et à la culture écrite.

Les programmes de 2002 inscrivent les apprentissages du cycle 2 dans la continuité de ceux de l’école maternelle sur le langage oral, sur les habiletés phonologiques, sur le principe alphabétique et la familiarisation avec la langue écrite. Ils rappellent aussi que l’apprentissage de la lecture se poursuit au cours de l’école élémentaire et n’est pas achevé au début du collège.

Des difficultés demeurent. Il faut les réduire. L’apprentissage initial de la lecture peut et doit être amélioré. C’est en procédant à des recherches rigoureuses, en renforçant la formation et l’accompagnement des enseignants, en organisant une réelle évaluation du travail effectué dans les classes, en prenant en compte les différences de rythme de travail et d’apprentissage, en améliorant les conditions d’enseignement et d’apprentissage que l’école peut développer les compétences des élèves en lecture. C’est aussi par un effort de communication, entre l’école et les familles sur ce qui se fait réellement en classe, que l’école contribuera à créer un climat de confiance propice à la réussite des élèves.

C’est également en soutenant et en renforçant toutes les initiatives, en lien avec l’Ecole et les familles qui favorisent le goût pour le livre et la lecture : institutions et associations culturelles, bibliothèques et médiathèques, presse et médias de qualité pour la jeunesse.

Nous sommes bien loin des affirmations passéistes et approximatives de l’actuel ministre de l’Education Nationale.

Lundi 2 janvier 2006

Les organisations signataires :

- AGIEM (Association Générale des Institutrices en Ecole Maternelle)
- AIRDF (Association Internationale pour la recherche en didactique du français)
- CRAP (Cahiers Pédagogiques)
- ICEM (Institut Coopératif de l’Ecole Moderne)
- FCPE (Fédération des Conseils de Parents d’Elèves)
- GFEN (Groupe Français pour l’Education Nouvelle)
- LIGUE de l’ ENSEIGNEMENT
- SNUipp-FSU (Syndicat National Unitaire des Instituteurs et Professeurs des Ecoles)
- SE-UNSA (Syndicat des Enseignants)
- SGEN-CFDT (Syndicat Général de l’Education Nationale)
- AFEF (Association française des enseignants de français)

Consultable et signable sur le site :

http://www.snuipp.fr/article.php3?id_article=3019

Ecole, non au renoncement : signez en ligne !

La « crise des banlieues » qu’a connu notre pays durant le mois de novembre a été l’occasion, ou le prétexte, pour le gouvernement d’annoncer la fin de la scolarisation obligatoire jusqu’à 16 ans, avec la possibilité d’aller en apprentissage sous contrat de travail dès 14 ou 15 ans, ainsi qu’une nouvelle réforme des zones d’éducation prioritaire (ZEP) qui renie toute ambition de transformation progressiste véritable de notre système éducatif. Certes, il est plus que jamais nécessaire de débattre des difficultés, des modalités et des conditions de la démocratisation de notre système éducatif et de l’accès aux savoirs, ainsi que d’opérer un bilan critique des politiques menées depuis trente ans. Mais ce qui nous est proposé aujourd’hui n’a rien à voir avec cela et relève au contraire du renoncement historique à cette ambition.

Une part de l’opinion publique et du monde enseignant est sans doute favorable à la possibilité pour des adolescents, en difficulté au collège, de quitter celui-ci dès 14 ans pour aller en apprentissage. Mais s’est-on demandé quels jeunes seront concernés en priorité par une telle mesure ? Les fils de ministres, d’avocats, de médecins ou d’enseignants montreront-ils la voie en ce domaine ? Une telle mesure est bien plutôt un moyen de délester le service public d’éducation des questions que lui posent la difficulté et la relégation scolaires et sociales, tout en brandissant l’argument du réalisme et de la prise en considération de la situation difficile qui est effectivement celle de trop nombreux jeunes d’origine populaire aujourd’hui au collège.

Mais ce réalisme est un réalisme illusoire, et il y a pour le moins une énorme hypocrisie à présenter l’apprentissage précoce comme solution pour les jeunes des quartiers les plus paupérisés et les plus stigmatisés : comment peut-on croire ou laisser croire que ces jeunes, qui sont déjà les premières victimes de la discrimination à l’embauche ou pour trouver un stage lorsqu’ils sont élèves de l’enseignement professionnel, ne le seraient plus dès lors qu’ils auraient deux ans de moins ? C’est, en réalité, un réalisme du renoncement, au nom de l’adaptation à une situation urbaine, sociale, économique, culturelle et scolaire engendrée par une politique libérale qui organise la concurrence systématique entre les individus, accroît les écarts et « externalise » les exclus.

Chacun sait que l’apprentissage à 14 ans, ce sera l’orientation encore plus précoce vers des classes où l’on parquera, en attendant, ceux qui sont les premières victimes du fonctionnement élitiste et socialement inégalitaire de notre système éducatif, ceux qu’il faudrait, non pas chercher à séduire par des promesses illusoires, mais au contraire réconcilier avec l’étude, le travail et la culture scolaires. Chacun sait que cette mesure est aux antipodes d’une véritable formation, générale et professionnelle, et qu’elle témoigne d’un mépris détestable pour les métiers dits « manuels » qu’elle réduit à de simples tâches d’exécution, ne nécessitant qu’une formation scolaire au rabais.

Chacun sait que le vrai courage politique ne consiste pas à « traiter » les problèmes par l’exclusion, mais à s’attaquer, le plus tôt possible, et donc dès les premières classes, à la genèse de l’échec et de la ségrégation scolaires. Non, l’issue n’est pas dans la politique du renoncement mais dans une politique qui rompt avec la gestion sociale de l’inégalité et de la ségrégation sociales et scolaires, qu’est devenue, au fil du temps, la politique « en faveur des plus démunis ». Non il n’est plus possible d’accepter que, dans ce domaine comme dans tant d’autres la protection sociale et l’emploi en particulier , les hommes politiques qui nous gouvernent s’évertuent à transformer les victimes en coupables, à envoyer en permanence aux vaincus du libéralisme des signaux leur disant : « C’est de votre faute ! Vous n’aviez qu’à être du côté des vainqueurs ! » Cette pensée qui bafoue l’idéal d’une république sociale est à l’inverse de ce qui permettrait à notre peuple de redresser la tête et de prendre sa place dans un monde solidaire. Faut-il rappeler, une nouvelle fois, qu’« une chaîne ne vaut que ce que vaut son maillon le plus faible » ?

Les mesures annoncées par le gouvernement concernant les ZEP participent ainsi, elles aussi, d’une détestable politique du renoncement. C’est tout d’abord l’annonce selon laquelle cette nouvelle « relance » des ZEP devra se faire à moyens constants, alors que tous les analystes de cette politique insistent sur la faiblesse des moyens qui lui ont été accordés. Annonce renforcée, quelques jours plus tard, au beau milieu des vacances scolaires, par celle d’une diminution de plus de 30 % des postes mis au concours en 2006. C’est ensuite la concentration quasi exclusive des mesures annoncées sur les collèges qui, d’une part, pourrait laisser croire qu’il n’y aurait pas de problème en amont, à l’école maternelle et élémentaire et, d’autre part, qu’il n’est pas nécessaire de s’attaquer aux processus de ségrégation sociale, urbaine et scolaire qui produisent la paupérisation et la précarisation croissantes d’une part de plus en plus grande de la population habitant ou fréquentant les quartiers et les établissements scolaires « de banlieue ». C’est encore la possibilité donnée aux meilleurs élèves de ZEP de s’inscrire dans l’établissement de leur choix qui affiche, en creux, le peu d’ambition que l’on a pour les établissements qui concentrent déjà aujourd’hui, et concentreront encore plus demain, les élèves les plus « défavorisés » et, en particulier, évidemment, les lycées de banlieue qui vont se trouver de plus en plus ghettoïsés, bloquant plus que jamais l’ascenseur social qu’on prétend faire redémarrer.

C’est enfin l’accent exclusif mis sur l’individualisation des mesures et sur la volonté, affirmée aussi bien par Gilles de Robien que par Nicolas Sarkozy, de ne plus donner la priorité aux « zones » mais aux élèves. A ce moment encore, derrière une question qui mérite débat (faut-il privilégier une approche en termes de territoires, ou en termes de rapports entre le système éducatif et certaines catégories de population ?), se dissimule bien mal une volonté de renoncement à la transformation nécessaire de l’Ecole et de lutte contre toutes les formes de « fracture sociale ». On voudrait nous laisser croire, en privilégiant une logique de traitement individuel, qu’il suffirait de mieux « adapter » les enfants de milieux populaires (à grands renforts de soutien, de rattrapage, de parrainage, voire de culpabilisation ou de pénalisation de leurs parents) à un système éducatif dont le fonctionnement élitiste pourrait demeurer inchangé. Mais les enfants

des « banlieues », ceux des milieux populaires posent au contraire, à notre société comme à notre Ecole, le problème de leur nécessaire transformation ; ils nous obligent à mieux penser et à mettre en oeuvre les conditions, sociales, économiques et scolaires de la démocratisation de l’accès au savoir et à l’exercice de la pensée critique. Perspective à laquelle tourne obstinément le dos ce gouvernement autiste, enfermé dans une logique du renoncement qui lui fait brader toute ambition pour l’Ecole et qui le conduit à promettre une scolarité au rabais à ceux qui auraient au contraire besoin, non seulement de plus mais de mieux d’Ecole.

Quand cette politique s’accompagne d’une multitude d’autres renoncements plus ponctuels mais tout aussi significatifs : abandon, en terminale, des travaux personnels encadrés qui permettaient la formation au travail de groupe et à la recherche documentaire exigeants, imposition aux professeurs d’école de la méthode syllabique au détriment d’un apprentissage progressif et critique de la lecture tout au long de la scolarité, présence dans les établissements de forces de police pour faire régner l’ordre alors qu’on refuse à ces mêmes établissements les moyens en conseillers principaux d’éducation et en cadres éducatifs, enseignement des « bienfaits » de la colonisation, réduction de l’éducation civique à l’apprentissage de , etc., alors il n’est plus temps de s’inquiéter, il est urgent de chercher, par tous les moyens, à résister.

Samedi 7 janvier 2006

Consultable et signable sur le site :

http://www.ecole-resister.net/

Les organisations étudiantes et lycéennes
et les organisations syndicales de salariés
UNEF, UNL, CFDT, CFTC, CGT, CGT-FO, FSU, UNSA

Réunies le 24 janvier 2006, ces organisations ont confronté leurs analyses sur les dernières décisions gouvernementales relatives à l’emploi des jeunes, décisions annoncées brutalement au mépris de toute concertation.

Elles ont confirmé leur opposition au projet de Contrat Première Embauche (suite au CNE)

La discrimination à l’encontre des jeunes, l’aggravation de la précarité pour tous les salariés qu’il entraîne, imposent une première action.

C’est pourquoi elles appellent leurs structures locales à des manifestations communes le 7 février sur un seul mot d’ordre :

« Retrait du CPE »

L’ensemble des organisations présentes appelle toutes les organisations syndicales de salariés, d’étudiants et de lycéens à renforcer, par leur présence et leur appel, cette journée de mobilisation et d’action.

Dès aujourd’hui et notamment le 31 janvier, début de l’examen en première lecture du projet de CPE par l’Assemblée Nationale, les organisations syndicales de salariés, d’étudiants et de lycéens mèneront des actions de sensibilisation pour réussir les manifestations du 7 février 2006

COMMUNIQUE FSU

Le ministre de publique cherche à désamorcer la grève du 2 février en assurant la promotion de l’accord minoritaire qu’il a obtenu en catimini sur les volets social et statutaire. Cet accord est intervenu après d’ultimes négociations auxquelles le ministre n’avait choisi de convier qu’une partie des syndicats et les signataires ne représentent qu’environ 1/3 des personnels dans l’ensemble des fonctions publiques.

Christian Jacob utilise cette signature pour entériner le 3ème volet, salarial. Il se livre à une manipulation des chiffres en affirmant que « le pouvoir d’achat sera garanti ». D’une part, il additionne des mesures générales (augmentation de 0,5% et 1 point d’indice uniforme soit 3,74 euros en valeur nette) et des mesures qui ne profitent qu’à une partie des fonctionnaires, qui pour certaines sont ponctuelles et limitées dans le temps et qui ne relèvent pas du maintien du pouvoir d’achat. D’autre part, il fait porter sur 2006 une mesure qui interviendra en 2007 et qui risque de se révéler la seule mesure sur le pouvoir d’achat pour cette année-là.

La réalité est que tous les fonctionnaires vont perdre au moins entre 1 et 1,3% de pouvoir d’achat en 2006 et que le retard accumulé va s’accroître. La réalité est aussi que la question d’une refonte de la grille répondant aux revendications des agents mais aussi aux besoins de la fonction publique reste entière (reconnaissance des qualifications, classements indiciaires, développement des carrières,...).

En fait, en mettant en avant 500 millions d’euros de mesures hétéroclites reportées sur une minorité de fonctionnaires, le ministre fait perdre en 2006 à l’ensemble des fonctionnaires de l’Etat environ 1 milliard d’euros en termes de pouvoir d’achat (2 milliards pour les 3 fonctions publiques) et sans doute autant en 2007. On peut difficilement concevoir un marché plus désavantageux.

Dans ce contexte le ministre est fort mal venu de distribuer les bons et les mauvais points aux organisations syndicales.

Pour les fonctionnaires ont toutes les raisons d’être dans l’action unitaire du 2 février pour réclamer une vraie politique salariale dans la fonction publique, qui passe par une revalorisation des salaires et la reconstruction de la grille, mais aussi une politique de l’emploi public et de réponse aux besoins des services publics.

Paris, le 26 janvier 2006

C’est la fin qui justifie les moyens.

Depuis un peu plus de 6 mois, la polémique autour de l’article 4 de la loi de février 2005 sur les aspects positifs de la colonisation alimente les conversations.

Dernière initiative des partisans de ce texte, vouloir faire réécrire cet article contesté et contestable. Leur argumentation est la suivante : ils reconnaissent que certains ont pu être blessés et qu’il faut en tenir compte. Mais ils persistent à croire que la nation doit absolument évoquer avec fierté le passé colonial. Pour ce faire, il faut se persuader (à coté d’une rapide évocation de ses méfaits) que cette période a apporté bien-être, culture et civilisation à ces peuples arriérés.

Une telle attitude révèle à côté d’une nostalgie déplacée, un incontournable aveuglement des tenants de cette position. Ils oublient que pour juger une action humaine, il faut la considérer dans sa globalité et non pas partiellement. Surtout que c’est la fin de cette action (c’est-à-dire son but ultime) qui éclaire ses différents aspects.

Si on se reporte à la colonisation, qu’elle était son but ? Accroître la puissance et la richesse des pays qui se lançaient dans cette voie. Et ceci au détriment des peuples qui vivaient sur les territoires ainsi conquis. Par conséquent, même les aspects les plus humanistes de cette période doivent être jugés à l’aune des objectifs colonialistes.

Ainsi, la construction d’infrastructures (routes, hôpitaux ou écoles) n’était exécutée que parce que cela allait dans le sens des intérêts de la puissance occupante. Par exemple, les routes, construites à coup de travaux forcés, n’existaient que pour faciliter les échanges commerciaux de la colonie vers la métropole. L’action sanitaire, quand à elle, a été surtout motivée par la nécessité de rendre vivables les colonies pour les nouveaux arrivants, soldats, administrateurs et colons. Pour ce qui concerne l’éducation, n’oublions pas que la 3ème république s’en servait déjà comme d’un instrument de conquête de l’opinion des campagnes. Dans les colonies, on ne pouvait donc pas se passer de formater les esprits des colonisés dans les écoles des colonies.

Au total, toutes ces actions, pour humanistes qu’elles soient, sont discréditées car elles sont au service du pouvoir colonial. La preuve la plus flagrante de cette hypothèse réside dans le fait qu’après la décolonisation, ces structures se sont effondrées. Si elles avaient été mises en place pour le bien-être des habitants, pourquoi ne pas avoir continué, après la fin de la colonisation, à les entretenir ?

La colonisation n’a pas été autre chose qu’une entreprise d’exploitation et d’asservissement. Prétendre le contraire serait preuve d’un révisionnisme inquiétant. D’ailleurs, comment réagiraient certains des partisans de cette vision de l’histoire coloniale si un historien allemand avait l’audace de dire, qu’en dépit de toutes ses horreurs, la période hitlérienne comportait des aspects positifs qu’il conviendrait de souligner.

Alain Candale

Premier anniversaire de l’Observatoire.

Le 20 janvier, un peu moins d’un an après sa création, l’Observatoire de la non scolarisation a fait son deuxième bilan. Un premier constat : l’assemblée était malheureusement plutôt clairsemée. Comme aux réunions de bureau il manquait l’Etat (préfecture) et les représentants de certaines collectivités locales. L’enthousiasme du départ semble être retombé au Conseil Général qui n’a envoyé aucun représentant, le Conseil Régional et l’Association des Maires n’avaient, quant à eux, qu’un représentant chacun.

Le recteur nous a annoncé les premier résultats d’une année d’activité de l’Observatoire. Tout d’abord les chiffres officiels de la non scolarisation :

 

09/04

09/05

01/06

Non inscrits

2 345

2 667

2 483

Listes d’attentes

1 312

1 309

900

Totaux

3 657

3 976

3 383

La situation en janvier 2006 est donc la suivante :

 

Enfants scolarisés

Listes d’attente

Non inscrits

3 à 5 ans

13 339

839

688

6 à 11 ans

24 561

61

1 795

Ces chiffres (qui restent une estimation) sont le résultat d’une étude, réalisée par le professeur démographe Grossat, basée sur les travaux de l’INSEE, des schémas théoriques et un recensement sur le terrain à St-Laurent, Apatou et sur le secteur de Providence.

Le collectif contre la non scolarisation conteste ces chiffres car ils ne reposent sur aucune étude sociologique et anthropologique. Il réclame toujours un recensement in situ des poches de non scolarisation (Balata, Charvein, St-Georges…).

Le recteur a également reconnu que certains freins à la scolarisation persistent : l’insuffisance de transport scolaire, le manque de constructions scolaires, la réticence des mairies à accepter toutes les demandes d’inscription…

L’objectif du projet académique de résorber la non scolarisation d’ici à 2010 semble bien compromis. Il faudrait construire pour cela 34 classes par an. Si l’on ajoute l’évolution démographique qui nécessite 48 classes environ on se rend compte que la dotation de postes pour la rentrée 2006 sera plus qu’insuffisante.

Les prévisions de constructions annoncées par les mairies ne prévoient qu’une vingtaine de classes (dans le meilleur des cas) pour la rentrée 2006. Quant à la programmation à plus long terme, chacun sait par expérience qu’il faut être très septique sur la réalisation effective des projets annoncés.

Nous attirons l’attention des collègues sur les risques d’augmentation d’effectifs que l’on pourrait encore nous imposer et devons d’ores et déjà prévoir les actions à mener lors de la préparation de la carte scolaire pour que l’Etat et nos élus locaux prennent enfin leurs responsabilité afin que l’égalité des chances et le droit à la scolarisation de tous s’appliquent aussi en Guyane.

Permutations informatisées

Recteur de

Chancelier de l’Université

Objet : permutations informatisées.

 Monsieur le Recteur,

Suite à l’entretien que nous avons eu le 21 décembre 2005, au cours duquel vous nous aviez informé de votre volonté d’émettre un avis défavorable aux demandes de permutation des collègues qui sont dans le département depuis moins de trois ans, nous souhaitons vous faire part de notre position.

Dans un premier temps nous tenons à vous rappeler notre attachement au droit à la mobilité des fonctionnaires.

Au delà de ce principe, nous souhaitons vous apporter les arguments suivants :

le département est très largement déficitaire et les permutations informatisées permettent de ne pas aggraver ce déficit car tout sortant est remplacé par un entrant,

cette mesure n’apparaît absolument pas sur la circulaire relative aux permutations,

les entrants n’ont pas été avertis de cette restriction et seront mis de façon inadmissible devant le fait accompli,

la perte de la bonification de 5 points pour la reconduction du même premier vœu crée une inégalité de traitement des collègues de ce département par rapport aux autres,

les collègues qui se sont vus refuser la permutation feront, pour certains, de toutes façons défaut au département car ils vont demander un exeat, une mise en disponibilité ou un détachement et leur départ ne sera pas compensé,

cette mesure nous semble inefficace et crée un ressentiment et une frustration néfaste à une implication de tous et à une stabilité du corps enseignant dans le département. Pour preuve, si turn-over il y a, c’est au sein du département, d’une école à l’autre, et non pas entre et les autres départements qu’il faut le chercher : rappelons que sur 1800 titulaires environ, en moyenne 250 participent au mouvement interdépartemental, et seuls 70 obtiennent satisfaction, alors qu’ils sont plus de 800 à participer au mouvement intradépartemental et que 550 changent d’école chaque année.

Nous pensons donc qu’il serait préférable de laisser les choses suivre leur cours naturel (sans restrictions), sachant que les collègues en début de carrière ont peu de chance d’obtenir satisfaction, vu la faiblesse de leur barème, quant à ceux qui viennent d’un autre département, s’ils demandent à repartir avant les 3 ans demandés (donc en renonçant à une partie substantielle de l’IPSI), c’est forcément pour des raisons sérieuses et légitimes.

Nous réitérons notre demande d’étude, sur les quatre ou cinq dernières années, concernant le temps de séjour des enseignants dans le département, les statistiques des dernières permutations, des exeat, des dispos… Cette étude devrait servir de base à un groupe de travail chargé de définir, par un texte précis et sans ambiguïtés, les règles concernant aussi bien les exeat que les permutations.

Dans l’attente, veuillez agréer, monsieur le Recteur, l’expression de nos salutations distinguées.

Pour le secrétariat du SNUipp-Guyane

Eddy Ségur

Journée de solidarité nationale … et carnaval

Lors d’une audience avec le Recteur le mercredi 21 décembre 2005, nous avions proposé, entre autre, la possibilité de prolonger les vacances de carnaval d’une journée.

Notre demande s’articulait autour de deux points essentiels :

1) Le décret n° 90-236 du 14 mars 1990, (conditions dans lesquelles le calendrier scolaire national peut être adapté pour tenir compte de situations locales, art. 9 de la loi d’orientation) précise que les académies ont la possibilité de déroger au calendrier national à partir du moment où cette dérogation n’excède pas 3 jours en plus ou en moins de celui-ci. Ainsi, Le calendrier national prévoit pour cette période 15 jours de vacances, l’académie de Guyane 9.

2) Nous avons rappelé au Recteur l’importance du carnaval dans la tradition en Guyane et la difficulté qu’ont les élèves à être concentrés avant et après cette période. La semaine proposée par le Recteur ne permet donc pas aux élèves ni aux enseignants de récupérer convenablement. Afin de parer à ces difficultés nous proposions donc de passer de 9 à 11 jours, sachant que nous sommes toujours en deçà du nombre de jours prévu par le texte national.

A cette demande le Recteur nous avait répondu qu’il était trop tard pour changer le calendrier des vacances.

Coup de théâtre près d’un mois plus tard : au CTPA du 13 janvier 2006, le recteur d’Académie annonce son intention de réduire encore plus les vacances de carnaval au titre de la fameuse journée nationale de solidarité avec les personnes âgées. Il propose de reprendre les cours le lundi 6 mars 2006.

Morale de l’histoire : le 21 décembre 2005 il était trop tard pour modifier les vacances de carnaval, par contre le 13 janvier 2006, il est encore temps de les réduire au détriment des élèves et des collègues. Qui dit mieux ?

Mais, au-delà de la question de calendrier, nous avons rappelé au recteur notre position de principe de refus de cette mesure profondément inique (car elle ne vise que les salariés) et inefficace (car elle n’apporte pas de véritable solution sérieuse aux besoins de financement de la prise en charge solidaire du grand âge et du handicap). Le choix de la date ne changera rien à notre position et nous déposerons un préavis de grève pour la date choisie, quelle qu’elle soit. De surcroît, puisque cette journée supplémentaire gratuite est consacrée à la concertation, nous estimons que les enseignants l’ont déjà largement effectuée, au vu des nombreuses réunions hors temps de service qui se sont déroulées dans de nombreuses circonscriptions pour la modification des projets d’école, la correction et la saisie des évaluations diverses et variées…

Sur cette question, a évidemment voter contre, l’administration a voté pour et l’ UNSA s’est abstenue.

Karine Fronteau

Laïcité, j’écris ton nom…

Ce mot, ce concept, nous renvoie nécessairement à nos pères, fondateurs de l’école républicaine autrefois appelée instruction publique.

Face à toutes les pressions et essentiellement afin « d’élever l’esprit plus haut que le missel » (discours de Victor Hugo à l’assemblée nationale), ces hussards noirs de ont prôné l’émancipation de l’individu par le savoir. Ce savoir, débarrassé de toute idéologie devenait synonyme de critique et de jugement personnel créant ainsi les conditions pour que chacun soit responsable de la vie de la cité. (RES PUBLIQUE)

Leur œuvre était, fut, un combat de tous les jours subissant les assauts perpétuels de tous ceux qui préféraient un obscurantisme orienté, cher à MM. Thiers et Falloux (auteur de la loi du même nom).

Les temps changent, les missions restent. Décevant les pseudo philosophes prônant la fin de l’histoire, nous nous devons d’analyser les réalités objectives de notre époque afin d’en tirer les enseignements pour la compréhension du monde dans lequel nous vivons.

Les nouvelles chapelles d’influence perdurent, guettent, cherchent les failles. Tous les savoirs sont à vendre, Vivendi, Microsoft et consorts sont à l’affût, tout est à vendre, tout s’achète. Un glissement insidieux s’opère. Les esprits, de moins en moins modelés par le vecteur des églises, le sont par la nouvelle religion : lois du marché, de la concurrence, du profit et de la globalisation.

Les moyens diffèrent, les procédés deviennent sophistiqués, les dangers plus pernicieux, mais les profiteurs sont toujours très facilement identifiables. « Nuire à la bêtise », l’objectif reste nietzschéen. Le marchandage de , des services publics et, par conséquent, de l’école publique est un enjeu qui ne peut pas nous laisser indifférents. La défense de nos valeurs de liberté et d’égalité ne peut se faire que par un prosélytisme laïque qui, lui seul, maintiendra cet espace de liberté (indépendance ?) garantissant à tous les mêmes droits.

Par conséquent si l’annuaire des établissements scolaires qui nous a été envoyé, il y a maintenant près deux années, par M. le Recteur dans les écoles ne pouvait se faire sans devenir un support publicitaire, il ne fallait pas le faire. Les pages jaunes suffisaient.

Aujourd’hui, et indépendamment du fait que nous sommes toujours en droit de nous interroger sur la pertinence des dépenses des différents services du rectorat, l’agenda 2006 gracieusement offert à certains dans les établissements scolaires se devait-il d’être le support marketing des différents « sponsors » partenaires (que de mots à la mode !) de notre service public .

L’antinomique, l’antagoniste, l’oxymoron nous guettent et se développent insidieusement dans l’absence de réaction qu’ils devraient légitimement et nécessairement susciter.

Les concours des maisons d’édition offerts à nos élèves sont à proscrire. Désengagés de toutes visées mercantiles, nous nous devons à une neutralité tant idéologique que financière pour que nos classes et nos écoles ne deviennent pas des officines où ces marchands du temple n’ont que leur part de marché pour prisme social.

Fabrice Rozenberg

Réduction d’impôts : il est encore temps !

Nous vous rappelons que vous avez la possibilité de déduire 66 % de votre cotisation syndicale du montant de vos impôts sur le revenu.

Prenez donc votre adhésion avant de faire votre déclaration ! Vous avez en outre la possibilité de payer en quatre fois sans frais.

Si Cayenne-sud m’était contée !

Depuis le début de l’année, on assiste à un véritable florilège de décisions prises par l’IEN qui pourrait faire penser à des réflexions et à une analyse profonde des actions et moyens à mettre au service des enseignants de cette circonscription souvent difficile. Mais avec un peu de recul, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une gesticulation de tous les instants qui tend à montrer les difficultés que rencontre cette IEN à créer une synergie autour de projets. Toujours on menace, on impose, on n’écoute pas, on s’excite et souvent, malheureusement, ce n’est qu’après réflexion, souvent tardive, que l’on prend conscience des réalités du terrain et de l’attitude à avoir face aux collègues et aux autres partenaires de l’institution.

Ainsi, au pas de charge et en dépit du bon sens, on oblige les collègues à multiplier des réunions d’équipe pédagogique, tout cela pour présenter des projets d’école qui n’ont, pour certains, que l’intérêt d’avoir la forme du projet académique. De fait, il ne reste plus de temps de concertation sur les 18 heures consacrées durant l’année scolaire pour s’atteler au suivi des élèves en difficulté, plus de temps pour résoudre les problèmes quotidiens de l’école… Les projets en cours de réalisation n’ont, comme par enchantement plus raison d’être, à croire que lorsqu’ils ont été validés par la même personne, on était sûrement mal luné ce jour-là.

Lors de stages de formation continue, on intime l’ordre aux collègues de se rendre dans leur classe chaque samedi durant la période de stage, alors que ces mêmes collègues ont déjà effectué leur quota horaire. De plus, les stagiaires PE2 sont eux en responsabilité et ont donc la charge complète de la classe. S’il est normal qu’un moment soit consacré à la passation de la classe en début et en fin de stage, cette injonction n’est nullement justifiée et pour les stages de janvier à juin, nous tenons à rappeler aux collègues qu’ils n’ont nullement à faire des heures supplémentaires qui ne seront sûrement pas payées par l’IEN. De surcroît, dans son petit fascicule à destination des PE2, elle leur impose de rester 10mn après la fin des cours dans l’établissement. Qu’elle nous indique sur quels textes elle s’appuie !

Toujours durant les périodes de stages en responsabilité des PE2, on demande aussi aux directeurs de bien vouloir évaluer les collègues stagiaires sur des critères aussi subjectifs que la tenue vestimentaire par exemple. On commence avec des stagiaires et ensuite, les directeurs, qui rappelons-le, ne sont pas là pour çà, se verront peut-être dans l’obligation de faire de même pour les adjoints des écoles et en cas de conflit ou de désaccord entre collègues, on imagine toutes les dérives que cela pourra entraîner.

La circonscription de Cayenne-Sud est sensée être une ZEP. Malgré cela, c’est dans ses écoles que l’on observe les effectifs les plus lourds de tout le département. Malgré un effort considérable des collègues qui ont accepté de prendre plus de 25 élèves dans leur classe (chiffre préconisé) ne voilà-t-il pas qu’une nouvelle note de service fleurit, demandant d’en prendre jusqu’à 28 par classe. Cela est inadmissible. Le SNUipp donne pour consigne de faire corps au sein des écoles et de refuser toute nouvelle inscription. Une fois de plus, nous sommes plus que jamais engagés dans la lutte contre la non-scolarisation des enfants de Guyane mais cela ne peut pas se faire au détriment de la qualité de l’enseignement que l’on prodigue. Les enseignants n’ont pas à eux seuls à pallier à toutes les défaillances des institutions chargées de scolariser les enfants de ce département. Nous avons fait une déclaration en ce sens en CTPA et avons émis l’hypothèse que de tels agissements ne pourraient que braquer les collègues et de fait, ils ne feraient plus corps avec le projet académique.

Comme si cela ne suffisait pas, alors que sur le plan national, il est préconisé de ne plus procéder à des inspections pour les PE3 sortant de l’IUFM, alors que l’on se bat pour que les listes complémentaires et les contractuels, sans formation initiale, soient le plus suivis et aidés, on décide de rendre des visites sans informer les collègues. On peut se demander quelle est la démarche pédagogique de ce qu’on ne peut qu’appeler « du flicage ». En quoi cela pourrait-il aider les collègues ? En fait, on les place dans un état de stress inutile, on fait supposer que ces collègues ne font pas leur travail et le discrédit est porté sur eux. Alors qu’il est précisé que l’IEN de circonscription se doit d’informer à l’avance les collègues d’une inspection, des objectifs de cette inspection et de ces attentes, alors que tout doit être mis en œuvre pour conseiller, aider, guider les collègues qui pourraient avoir des difficultés, pour des néo-enseignants, c’est le bâton qui est pratiqué. Visiblement, l’objectif de mieux former et de réduire l’auxiliariat est sûrement le cadet des soucis de l’IEN de Cayenne-Sud. Ferait-on fi d’un des axes du projet académique ?

Bravo et surtout continuez, vous obtiendrez sûrement ce que vous voulez, un dégoût, un abandon de toute volonté à s’investir de ce métier, et pour ne pas changer, les pires difficultés à recruter dans ce département qui manque cruellement de force vive dans le métier.

Eddy Ségur

Circulaire n° 92-360 du 7 décembre

1992

Les axes de la politique éducative doivent être affirmés avec force dans les Z.E.P. A cet égard, il faut rappeler la nécessité :

De développer l’accueil à deux ans dans les écoles maternelles des Z.E.P. ;

De supprimer les classes surchargées en Z.E.P. ;

Le projet personnalisé de réussite éducative est un document expérimental au cycle 2 et au CE2. Il concerne des enfants aux difficultés variées (maintenus, handicapés sensoriels et intellectuels, en échec aux évaluations) . L’IEN de circonscription se doit de piloter le PPRE qui a pour vocation de faire le point sur la difficulté de la situation éducative d’un enfant à un moment donné, de préciser les modalités des solutions envisagées en concertation avec le conseil de cycle (objectifs, échéancier, mode d’évaluation, réajustements, intervenants scolaires et extérieurs, etc…) et d’impliquer l’enfant et sa famille.

Qu’en est-il dans la réalité ?

Cet énième projet n’est qu’un remix de l’ancien PPAP, qui lui, a été généralisé à tous les cycles et qui lui-même succédait à d’autres projets. Heureusement que les enseignants n’attendent pas le dernier prototype à la mode en matière de projet pour tenter de trouver des solutions aux difficultés parfois très lourdes de leurs élèves. Rien ne change sur le fond des problèmes. Seule la forme est remaniée à chaque changement ministériel. Alors quel nouvel outil nous attend après mai 2007 ?

Les IEN eux-mêmes n’ont pas jugé bon d’utiliser le temps des concertations pour informer les enseignants et répondre à leurs questions. A moins qu’ils n’aient été en mal de démontrer ce qui différencie un PPRE de la pédagogie différenciée par exemple. A Cayenne sud, comme toujours, ce sont les RASED qui sont chargés d’accompagner l’application des projets et de rédiger la trame d’un document finalement non validé par l’inspectrice. Ça c’est du pilotage ! Combien de temps va-t-on nous faire croire que les hautes sphères pilotent quelque chose ? Seuls les collègues dans leur classe, avec parfois l’aide des enseignants spécialisés, agissent pour limiter les dégâts éducatifs, avec toujours moins de moyens et plus d’élèves. L’amélioration de certaines situations tient à la conscience professionnelle de la majorité d’entre nous. Au vu du climat de suspicion qui règne sur notre fonction, un document de ce type représente plus une trace de l’investissement éducatif d’une équipe autour d’un enfant à la dérive qu’un outil miraculeux.

Aussi peut-on exiger sérieusement l’application d’un PPRE pour plus de la moitié d’une classe dans certains secteurs ? L’absence de PPRE ne signifie nullement que les enseignants ne font pas leur travail sur le fond. Soyons sérieux : l’échec éducatif ne s’affronte pas avec des projets mais avec les moyens de les appliquer.

A quand des effectifs de classe raisonnables, des enseignants spécialisés en nombre suffisant, des organismes extérieurs à la hauteur des besoins, des AVS et des EVS en poste dès septembre, … ?

Mais là, le zèle de nos IEN est à contre sens de nos espérances.

Eddy Ségur

Promotions

 traitant des promotions s’est tenue le 19 décembre. Ci-dessous les barèmes des derniers promus :

Instituteurs

 

Échelons

Choix

Mi-choix

Ancienneté

du 6ème au 7ème

1 an

1 an

2 ans

barème du dernier promu

42,333

39,333

automatique

du 7ème au 8ème

2 ans

3 ans

4 ans

barème du dernier promu

48,083

42,333

automatique

du 8ème au 9ème

2 ans

3 ans

4 ans

barème du dernier promu

47

46,25

automatique

du 9ème au 10ème

2 ans

4 ans

4 ans

barème du dernier promu

53

53,167

automatique

du 10ème au 11ème

3 ans

4 ans

4 ans

barème du dernier promu

61,25

60,083

automatique

Professeurs des écoles

 

Échelons

Gd choix

Choix

Ancienneté

du 4ème au 5ème

2 ans

2 ans 6 mois

barème du dernier promu

28

automatique

du 5ème au 6ème

2 ans

3 ans

3 ans

barème du dernier promu

34,25

25

automatique

du 6ème au 7ème

2 ans

3 ans

3 ans

barème du dernier promu

42,333

38

automatique

du 7ème au 8ème

2 ans

3 ans

3 ans

barème du dernier promu

55,833

43,5

automatique

du 8ème au 9ème

2 ans

4 ans

4 ans

barème du dernier promu

63,917

56,833

automatique

du 9ème au 10ème

3 ans

4 ans

5 ans

barème du dernier promu

70,5

66,917

automatique

du 10ème au 11ème

3 ans

4 ans

5 ans

barème du dernier promu

69,417

69,917

automatique

Bien entendu, pour être promu, il ne suffit pas d’avoir le barème, il faut aussi être promouvable, c’est-à-dire entrer dans la fourchette de temps !

Exemple : un PE, au 9ème échelon depuis le 1er septembre 2004, ne peut pas être promu au 10ème échelon, même avec un barème de 72, car il doit attendre au minimum le 1er septembre 2007 pour être promu au grand choix (trois ans dans l’échelon).

Lu dans libé du 16/01/06 : « Combattre la violence à l’école, ça s’apprend ».

Il ressort du colloque international sur la violence à l’école qui s’est tenu à Bordeaux la semaine passée que la formation initiale des enseignants est insuffisante (sic), ne les prépare pas aux réalités du terrain et que « la violence routinière » s’installe dans les établissements scolaires.

On y apprend également que la violence ne provient pas toujours de l’extérieur…mais aussi de l’intérieur (hiérarchie, rythme scolaire, exclusion…).

Et l’on repense à cette collègue poignardée le 16 décembre dans le collège ou elle exerçait à Etampes, qui, à maintes reprises, a tenté d’alerter sa hiérarchie, sans succès hélas.

A quand une cellule d’écoute des enseignants, qui au lieu d’être infantilisés et sanctionnés par l’administration, seraient entendus et épaulés ?

A quand une meilleure prise en charge de l’élève en difficulté, celui qui exaspère par son comportement et son non-respect des règles scolaires, mais qui souffre tout simplement d’ennui, face à un enseignement qui ne lui correspond pas ?

Aux Etats-Unis et au Canada, dans certains états les programmes ont été repensés en tenant compte de ces paramètres de violence, des stages ont lieu dans les établissements « difficiles »pour former les enseignants à mieux réguler les situations de stress en gérant leurs émotions. Peut-être pourrions-nous nous en inspirer ?

La présence de la police a l’école n’est pas le remède, par contre une formation plus adaptée et une écoute bienveillante de l’institution le sont.

Elisabeth Buée

Pour rappel, les personnels enseignants du premier degré ont un horaire de service hebdomadaire de 27 heures. 26 heures sont consacrées à l’enseignement en présence des élèves et une heure, hors du temps de présence des élèves, globalisée par année (36 heures au total) permet des travaux au sein des équipes pédagogiques, des animations pédagogiques et la tenue des conseils d’école obligatoires.

En dehors de ces heures obligatoires, tout service supplémentaire se fait selon le bon vouloir des collègues.

 Une fois les 18 heures faites, notamment lorsque les IEN ont exigé de rendre des projets d’école en multipliant les heures de concertation dans un même trimestre, vous n’êtes plus tenus à assister aux concertations entraînant le dépassement des 18 heures. Il est donc important de comptabiliser les services faits afin de ne pas se voir imposer des heures supplémentaires qui ne vous seront jamais payées, pas même au tarif de base.

Aussi, soyez vigilants et ne cédez pas à la pression qui s’exerce actuellement. Encore une fois, les projets d’école qui ont été validés, pour la plupart, cadrent avec les objectifs du nouveau projet académique. Un tel acharnement des IEN pour nous faire actualiser des documents de travail ne fait que braquer les collègues et ce n’est pas comme cela que l’on crée l’adhésion autour de projets.

On pourrait même penser que nos IEN souhaitent voir le projet académique du recteur mis à mal.

Eddy Ségur

Circulaire n° 91-012 du 15 janvier 1991

Nouvelles dispositions relatives au service hebdomadaire des personnels enseignants du premier degré

Le cadre général du service hebdomadaire des instituteurs et professeurs des écoles a été tracé par le décret n° 91-41 du 14 janvier 1991.

Vous trouverez ci-après les précisions nécessaires à l’application de ce texte.

I. ORGANISATION GÉNÉRALE

Le temps de service hors enseignement de 36 heures annuelles se répartit, conformément à l’arrêté du l 5 janvier 1991, de la manière suivante

1) 18 heures de travaux au sein des équipes pédagogiques

2) 12 heures de conférences pédagogiques,

3) 6 heures affectées à la tenue des conseils d’école obligatoires.

Ces activités ne doivent en aucun cas être prises sur le temps d’enseignement devant les élèves qui est de 26 heures par semaine.

Les 18 heures de travaux en équipe sont consacrées à des activités nouvelles au sein des conseils des maîtres de l’école et des conseils des maîtres de cycle en vue de la mise en place des cycles pluriannuels : examen de la situation scolaire des élèves dans le cycle, de la progression de leurs acquis, des difficultés éventuellement rencontrées et des mesures visant à y remédier, élaboration et évaluation des projets pédagogiques de cycle et d’école.

Toutes les autres activités qui se situaient précédemment en dehors de l’horaire de service y demeurent, par exemple les réunions avec les parents d’élèves.

L’inspecteur de la circonscription communique en temps utile à chaque école les dates arrêtées pour les conférences pédagogiques.

Le tableau prévisionnel des dates et heures des différents conseils et réunions organisés dans l’école est établi en fonction de ces données et adressé par le directeur à l’inspecteur de circonscription. Celui-ci est tenu informé, en cours d’année, des modifications éventuelles.

Le relevé de conclusions de chaque conseil et réunion est consigné dans un registre. Une copie du relevé est adressée à l’inspecteur de la circonscription et, pour ce qui est des réunions du conseil d’école, au maire de la commune.

Le conseil d’école et le conseil des maîtres de l’école sont réunis au moins une fois par trimestre. Le conseil des maîtres de cycle se réunit selon une périodicité au moins équivalente.

Jeudi 2 février, tous en grève, pour les salaires !

Réagissons ensemble !

Au lendemain de la réunion salariale avec M. Christian JACOB, les organisations syndicales font le constat que le compte n’y est pas : leurs exigences d’augmentation de la valeur du point d’indice pour un réel maintien du pouvoir d’achat pour tous, et de la refonte de la grille indiciaire n’ont pas eu l’écho gouvernemental attendu.

Les organisations syndicales récusent la globalisation que le Ministre prétend faire entre les dossiers salarial, statutaire et social. Elles ont la volonté de négocier séparément les trois.

Le refus gouvernemental de répondre sur les salaires implique une mobilisation des personnels.

Les organisations syndicales décident de réagir ensemble pour les salaires et la refonte de la grille indiciaire, par une journée d’actions, le jeudi 2 février 2006, dans l’ensemble de publique : grève, manifestations, …

Fait à Paris, le 16 janvier 2006 à 12 heures

A. G. au local du SNUipp à 9 h 00 à Mont-Lucas bât. G