SNUipp-FSU Guyane
http://973.snuipp.fr/spip.php?article766
Semaine décisive pour la réforme des retraites
lundi, 18 octobre 2010
/ Amalia

Les routiers et les cheminots ont annoncé des actions plus dures à partir de dimanche soir, opérant une jonction avec les manifestations et grèves de mardi qui s’étendront au trafic aérien. "Les routiers sont contents de rentrer dans l’action. La semaine prochaine sera décisive, tout le monde le sait", a lancé Maxime Dumont, de la CFDT-Transport. Le syndicat, majoritaire du secteur, a promis des "actions en tout genre dans l’hexagone" dès l’aube lundi, n’excluant pas de bloquer des sites pétroliers ou organiser des barrages sur des axes stratégiques.

Malgré la poursuite de la grève dans toutes les raffineries, le secrétaire d’Etat aux transports Dominique Bussereau a assuré qu’il n’y avait "aucune station sans essence", tout en exhortant à ne pas faire de "pleins de précaution" (Lire : "Le gouvernement écarte tout risque de pénurie"). Des centaines d’internautes du Monde.fr ont témoigné dimanche de leurs difficultés à s’approvisionner en carburant.

MENACES DES CHEMINOTS ET DES CONVOYEURS DE FONDS

Le coordinateur CGT du groupe Total, Charles Foulard, a prédit de nouveaux blocages de dépôts de carburant, après les récentes interventions des forces de l’ordre, annonçant un "jeu du chat et de la souris". "Nous ferons débloquer les dépôts si nécessaire", a rétorqué le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux.

La situation s’est tendue dimanche à la raffinerie de Grandpuits en Seine-Marne, où le préfet a ordonné par arrêté la réquisition de personnel, à la colère des grévistes qui ont érigé des piquets et incendié des pneus. Autre point sensible, les convoyeurs de fonds envisagent des grèves, qui pourraient à terme entraver l’approvisionnement des distributeurs bancaires. "Ça peut partir très vite", prévient Patrick Noszkowicz, de la CGT Brinks.

Chez les cheminots, l’appel aussi est lancé. Didier Le Reste, secrétaire général de la fédération CGT, a annoncé un "rebond significatif" du mouvement, son homologue de la CFDT Christophe Dard parie sur une "vraie dynamique" avec les routiers, prédisant des actions qui feront "mal en terme de conséquences économiques".

DISSENSIONS SYNDICALES JEUDI ?

"Le pays n’est pas bloqué. Ceci étant, la perturbation sur la vie quotidienne commence à être réelle. Le pays est ancré dans la mobilisation durable", a averti le leader de la CGT Bernard Thibault, qui a appelé à "suspendre" le vote au Sénat. "Si le dialogue reprend cette semaine, le problème est réglé", a insisté son homologue de la CFDT, François Chérèque, à propos du "risque de blocage de l’économie".

Le rendez-vous syndical de mardi sonne comme un ultime coup de semonce, avant le vote au Sénat, toujours prévu mercredi malgré la résistance de la gauche qui a déposé quelque 1 200 amendements. L’Elysée mise sur un essoufflement de la mobilisation et du mouvement lycéen, avant le vote définitif au parlement fin octobre et les vacances de la Toussaint. (Lire : "Le gouvernement défend sa réforme des retraites")

"Cette réforme doit se faire et elle va se faire", a martelé dimanche le ministre du travail Eric Woerth. Le gouvernement sera aussi très attentif au débat qui pourrait agiter l’intersyndicale jeudi, misant sur d’éventuelles dissensions sur la conduite à adopter après le vote des sénateurs. Si pour le leader de FO, Jean-Claude Mailly, "ce n’est pas parce qu’une réforme est votée qu’elle s’applique", son homologue de l’Unsa, Alain Olive, estime que cela "change la donne", augurant des tiraillements au sein des centrales syndicales.

Le Monde. AFP 17.10.10.