SNUipp-FSU Guyane
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Conférence de presse du 21 janvier 2010
jeudi, 21 janvier 2010
/ SNUipp-FSU 973 / co-secrétaire départemental du SNUipp Guyane |
Aujourd’hui 21 janvier 2010, dans le cadre de la grève nationale de la Fonction Publique, le SNUipp donnait à 09H30 la conférence de presse suivante.
Mesdames, Messieurs de la Presse
Nous vous remercions d’avoir répondu à notre invitation.
Depuis deux ans, le gouvernement ne cesse de confirmer sa volonté de casser le modèle social français par la mise en place de « réformer » qui se sont révélées autant de mesures rétrogrades et réactionnaires.
L’Education n’a pas été, loin de là, épargnée. Les résultats de cette politique sont édifiants. Si l’on se rapporte aux difficultés de notre Académie, la situation ne cesse de se dégrader :
Les autorités (Rectorat, collectivités…) reconnaissent une situation de non scolarisation endémique (+ de 3000) ;
Les résultats généraux de cette Académie sont en baisse ;
Les conditions de travail des enseignants sont de plus en plus compliqués ;
La réforme du recrutement va être lancée sans préparation palpable et en ne tenant pas compte des réalités de l’Académie ;
Les nouvelles directives gouvernementales débouchent sur un accroissement des tracasseries pour nos collègues, tout en rompant la logique d’une égalité républicaine au profit d’une logique favorisant la concurrence entre individus et la stigmatisation des élèves ;
Le pouvoir d’achat est oublié en dépit des promesses du début du quinquennat.
Toutes ces raisons nous conduisent à relayer, en Guyane, le mouvement lancé au niveau national. Plus que jamais, il nous apparaît nécessaire de nous mobiliser pour rejeter cette politique, mais également pour faire des propositions alternatives. Par exemple : 1)Que l’on comprenne qu’il faut mettre un coup d’arrêt à la logique de suppression de postes qui, en Guyane encore plus qu’ailleurs, se révèle désastreuse.
Comment veut-on lutter efficacement pour la réussite scolaire, si chaque année on supprime des moyens d’aides et de soutien (CLAD, CLIN, etc…) ?
2)Il est urgent de définir un projet académique qui réponde aux problématiques du Département (non scolarisation et mal scolarisation, conditions de travail et de vie des enseignants, lutte contre la précarisation de l’emploi).
3)La formation initiale des enseignants doit tenir compte des réalités. L’application telle quelle de la réforme « mastérisation » aura, à moyen terme, des conséquences néfastes en Guyane. Il est impératif de bien penser son application sur place.
L’une des pistes serait d’envisager la mise en place d’une filière permettant de recruter les futurs enseignants au niveau du baccalauréat et les accompagner jusqu’à la mastérisation. De plus, l’aspect formation professionnelle nous amène à penser que l’IUFM ne devrait pas être « zappé ».
4)Quant au pouvoir d’achat, un an après les grandes mobilisations outre-mer, la situation n’a guère avancée. De notre point de vue, le pouvoir d’achat des enseignants n’a guère progressé. Il faut cesser de se contenter de vagues promesses et exiger une revalorisation de nos carrières.
La défense de notre statut nous est, plus que jamais, cher. En Guyane, le nombre important d’emplois précaires nous pousse à exiger, encore plus, un vaste projet de formation pour les contractuels ; projet qui serait renforcé par un plan de titularisation (appuyé sur les concours : interne, externe et 3ème voie).
5)Pour terminer, nous considérons que l’Education n’est pas une valeur marchande et que les résultats ne peuvent être quantifiés comme à la Bourse.
Nous refusons donc de nous voir embarquer dans cette logique mercantile qui se repaît de statistiques et qui vise à mettre en concurrence les individus et les services. Une logique de solidarité devrait plutôt être mise en avant.
Pour le secrétariat départemental,
Alain Candale