SNUipp-FSU Guyane
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Le SNUipp rencontre Mme le Recteur
mardi, 19 janvier 2010
/ SNUipp-FSU 973 / co-secrétaire départemental du SNUipp Guyane |
Audience avec Mme le Recteur, Mme Florence Robine, le jeudi 14 janvier de 17H à 19H.
Celle-ci, en ouverture, nous dit préférer le titre de Mme le Recteur, titre qu’elle utilisera dans ses courriers. Elle insiste sur l’ouverture d’un dialogue, sur la volonté de transparence avec le personnel et le respect mutuel. Elle nous présente également ses collaborateurs : Mme Véronique Guillement, secrétaire générale, Mme Ho-A-Kwie Mangale, directrice de cabinet, M. Sorrèze, Inspecteur d’Académie et Mme Assard, IEN adjointe à l’Inspectrice d’Académie Adjoint.
Sont présents pour le SNUipp : Fabienne Rochat, Eddy Anne-Robertine, Alain Candale et Elisabeth Buée.
Nous saluons le retour du dialogue social et rappelons tout de même que nous sommes en attente depuis le 19 octobre d’une audience avec les IEN ASH. M. Sorrèze rétorque que Mme Charbonnier est stagiaire et donc souvent en formation.
Nous abordons ensuite la question du calendrier triennal, qui n’est toujours pas voté, les dates de rentrée toujours pas annoncées officiellement. L’IA nous assure qu’il le sera soit au CTP de février soit au CAEN début mars. Se pose également le problème du site internet de l’académie qui n’est toujours pas à jour. Mme le recteur nous confirme qu’il est en cours de réalisation et qu’il sera terminé d’ici fin janvier.
L’arrêt des abonnements internet sur les sites isolés : nous rappelons que M. Blanquer, ancien Recteur, soucieux de l’isolement difficile pour les écoles et les enseignants des fleuves, avait mené à bien un projet d’équipement et d’abonnement internet sur les sites isolés. Le paiement des abonnements internet n’étant pas de la compétence du rectorat, le Recteur Wacheux a très vite annoncé et mis en place l’arrêt des abonnements dès décembre 2009. Mais qui va prendre le relai : les mairies ? Le conseil général ?
Mme le Recteur se rend compte de la difficulté mais rappelle qu’elle est responsable des finances publiques et réitère les propos de son prédécesseur : ce n’est pas de la compétence du rectorat de payer des connexions internet, et l’académie n’en a pas les moyens ; par contre, elle peut mettre l’état et les collectivités devant leurs responsabilités. Elle a déjà interpelé les 2 conseils (général et régional). La situation est réglée pour les collèges (conseil général) ; mais pour les écoles, cela relève de la compétence des municipalités, et plusieurs disent ne pas pouvoir payer. Nous soulevons le problème de l’important isolement des enseignants sur certains sites (Camopi, Trois Sauts, Apagui, Monfina, Haut Maroni), où il n’y a pas de téléphone et où internet est le seul lien vers l’extérieur. Nous rappelons qu’un enseignant en site isolé s’est blessé l’an passé et que son évacuation a été longue et douloureuse.
Cela pose à nouveau la question de la scolarisation en zone isolée ; la situation est récurrente et nous n’avançons pas. Se pose également le problème du logement des enseignants, qui oblige certains à cohabiter de force et génère des conflits. L’IA aborde le problème de Camopi, où un collège a été construit sans logement pour les enseignants. Et une question qui revient : faut-il scolariser les enfants lorsque les conditions minimales ne sont pas réunies ? M. Sorrèze reconnaît que l’école de Camopi n’est pas digne de ce nom. Nous soulignons le problème de l’augmentation très inquiétante de diverses formes de violence dans le village, et d’un large plan de prévention nécessaire. Mme Assard dit que le rectorat n’enverra pas d’enseignants tant qu’il n’y aura pas de logement.
La non-scolarisation : les données les plus récentes du rectorat font apparaître 3000 enfants non-scolarisés dans la tranche 6-10 ans et 2200 dans celle des 11-16 ans. Mme Robine nous confirme qu’un groupe de travail doit être organisé sur ce sujet, qu’il faut communiquer sur les réussites et le recensement fait par les IEN auprès des mairies. Se pose de nouveau le problème de la double vacation dans les écoles ; L’IA n’en veut pas car cela ne peut pas fonctionner en Guyane. Nous nous en réjouissons.
La formation initiale et le CRPE : comment et par qui les futurs enseignants vont-ils être formés ? Les nouveaux enseignants stagiaires seront affectés en responsabilité et à l’année sur une classe : les 2/3 du temps en classe et le 1/3 restant sera pour la formation. Ils seront remplacés pendant ce 1/3 temps par les étudiants en master souhaitant devenir professeurs.
M. Sorrèze dit que le CRPE sera avancé cette année, en mars-avril, afin de permettre aux PE1 de participer au mouvement.
Nous insistons sur le fait que beaucoup seront nommés sur les fleuves, que les titulaires auront quitté car il n’y a plus internet, et que dans certaines écoles, tous les enseignants seront débutants, sans formation et remplacés par des gens encore moins formés. Nous demandons que des moyens supplémentaires soient mis en œuvre pour aider ces jeunes collègues, en termes de formation et renforcement des équipes des circonscriptions des fleuves.
L’administration nous répond qu’elle en a conscience et qu’un pilote sera désigné pour encadrer ces enseignants débutants (un IEN connaissant bien le terrain mais dont le nom est resté secret), que le GFA sera également à leur disposition. Reste à souhaiter que l’équipe du GFA se déplace réellement dans les sites accueillant de nombreux enseignants débutants.
Nous posons également la question de l’avenir de l’IUFM ; Mme Robine souligne que les 3 universités des Antilles et de la Guyane sont les seules à ne pas être intégrées aux universités et à garder un statut propre. Elle rappelle que chaque université est autonome et que les projets présentés par l’IUFM de Guyane pourront être validés au niveau national.
Les contractuels : nous demandons à Mme le recteur quelle est sa position sur les contrats bloqués 3 ans ; elle dit souhaiter en discuter, vouloir préserver la qualité de l’enseignement et la stabilité des équipes pédagogiques ; mais elle ne veut pas léser les enseignants titulaires et ne bloquera aucun poste. Mme Assard rappelle que les contractuels pour lesquels un contrat de 3 ans a été promis sont nommés sur une zone et non sur une école. Nous insistons sur le déficit en formation proposée à ces enseignants, qui se retrouvent dans une situation précaire d’une année à l’autre. Le nombre de places au troisième concours sera augmenté cette année pour permettre à un plus grand de nombre de contractuels d’être titularisés ; ceux-ci seront dispensés de master jusqu’en 2016.
De nouveau, nous leur soumettons notre proposition de pré recrutement, afin de suivre des jeunes se destinant au métier d’enseignant dès le lycée, en finançant leurs études, en les accompagnant et en leur permettant d’accéder aux concours.
Mme le Recteur pense développer en Guyane des projets de parcours d’excellence, afin d’offrir aux élèves de Guyane la possibilité d’accéder à des débouchés intéressants, par le biais des internats d’excellence par exemple.
Blocage du pont du Larivot : Mme Robine est d’accord pour des échanges de postes mais souligne que cela ne peut être que temporaire ; il faut faire un courrier étayé et des propositions seront faites aux collègues.
Nous enchainons sur la charte Marianne, lancée par Eric Woerth. Mme le Recteur affirme que le rectorat se doit d’être au plus près des préoccupations des personnels. Les collègues écrivant au rectorat auront systématiquement une réponse. Nous rappelons que ce n’est pas le cas actuellement, que beaucoup de courriers restent sans réponse et que pour exemple, les élèves ayant passé leur brevet l’an passé n’ont toujours pas obtenu leurs notes.
Enfin, nous traitons du dernier point, le projet académique. Mme Robine nous dit vouloir le remettre en forme, le réorganiser ; elle ne veut pas dénigrer le travail de son prédécesseur mais veut le rendre plus synthétique. Elle propose 3 axes principaux mettant en évidence la réussite des élèves, les ressources humaines et la communauté éducative.
Fin de l’audience à 19H, dans une ambiance détendue et un respect mutuel : ça change !