SNUipp-FSU Guyane
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Le gouvernement envisage le recrutement des professeurs à Bac+5
lundi, 2 juin 2008
/ SNUipp-FSU 973 /

co-secrétaire départemental du SNUipp Guyane

PARIS, 28 mai 2008 (AFP)

L’allongement de la formation des enseignants à bac +5, annoncé par le gouvernement, devrait conduire à une modification du rôle des Instituts de formation des maîtres (IUFM), a-t-on appris mercredi de sources concordantes.

La lettre de mission envoyée début juillet 2007 par Nicolas Sarkozy à Xavier Darcos prévoit que "la formation des enseignants devra durer cinq ans et sera reconnue par un niveau master". En contrepartie, la rémunération des enseignants sera revalorisée en début de carrière.

"Le recrutement à bac +5 aura des conséquences sur le recrutement des enseignants", a affirmé à l’AFP le ministère de l’Education, confirmant des informations de presse parues mercredi sur le sujet.
"Le rôle des IUFM, notamment dans la formation continue, reste à définir, dans ce dispositif qui sera applicable à la rentrée 2010", a ajouté le ministère.
"La deuxième année de formation en IUFM, celle qui correspond actuellement, pour le futur enseignant, à une année rémunérée par l’Etat en tant que stagiaire, va certainement disparaître", a pour sa part déclaré à l’AFP Patrick Baranger, président de la conférence des directeurs d’IUFM.

Aujourd’hui, les étudiants se destinant à l’enseignement peuvent se présenter aux concours avec au minimum un diplôme de licence (bac+3). Ils effectuent une première année de préparation à l’IUFM, académique, puis, s’ils sont reçus, une deuxième année de professionnalisation (avec des heures d’enseignement devant élèves) en tant que professeur stagiaire, rémunérée par l’Etat.

"Quelle sera la forme de ce master ?", s’est interrogé M. Baranger, qui se dit "favorable à l’allongement du niveau de qualification des enseignants, à condition que le volet professionnel de la formation actuelle ne soit pas sacrifié".
"C’est un fantasme de certains de voir disparaître les IUFM", a-t-il dit, ajoutant : "on peut toujours dissoudre les IUFM en tant qu’institutions, il faudra bien que la formation, notamment son volet professionnel, soit faite".
Selon lui, la meilleure solution serait de "construire des dispositifs de master qui associent différentes composantes universitaires", IUFM et département de la discipline étudiée par le futur enseignant.
Il faudra aussi selon lui "créer des masters pour les professeurs des écoles et les professeurs de lycées professionnels qui ne sont pas monodisciplinaires".
"Si on reporte le concours d’un an, l’Etat fait l’économie de verser le traitement de 20.000 fonctionnaires stagiaires", a en outre souligné M. Baranger.

Selon une source proche du dossier, la maquette du concours n’est pas encore définie, mais pourrait l’être à la mi-juin.


Communiqué du SNUipp

Formation des maîtres : l’Education Nationale se désinvestit

Parmi les différentes possibilités de reconnaître la formation des enseignants par un diplôme de niveau master, le Ministre de l’Education Nationale aurait choisi, selon les annonces parues dans le journal Le Monde, de placer le concours de recrutement après l’obtention du master.

Le SNUipp déplore que cette décision ait été prise à nouveau sans aucune concertation avec les enseignants et les formateurs.

Ce choix permet une amélioration financière des traitements, mais conduit à allonger la durée des parcours académiques, à supprimer une année de formation professionnelle rémunérée, et surtout à économiser environ 11 000 postes de stagiaires de professeurs d’école.

Les décisions du ministère semblent privilégier les connaissances académiques au détriment de la formation pédagogique et professionnelle. Les IUFM et les enseignants maîtres formateurs risquent de ne plus intervenir dans la formation initiale des enseignants. La sélection sociale des étudiants risque d’être renforcée, et d’amener à une diminution du nombre de candidats.

Le SNUipp dénonce, à travers cette annonce, le désinvestissement du ministère de l’Education Nationale de la formation initiale des enseignants.

Pour le SNUipp, quelque soit la solution envisagée, c’est l’existence d’une formation initiale professionnelle de qualité qui est essentielle.

Après ces annonces de nombreuses questions restent posées. Le SNUipp demande au Ministre de l’Education Nationale de toute urgence l’ouverture d’une discussion. Il appelle les personnels et les formateurs à se réunir, débattre, intervenir massivement en faveur d’une formation professionnelle de qualité.

Paris, le 28 mai 2008