SNUipp-FSU Guyane
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Palmes académiques 2015
Le cercle des "méritants" ou l’autocongratulation / Petite réception entre amis
vendredi, 11 décembre 2015
/ SNUipp-FSU 973 /

co-secrétaire départemental du SNUipp Guyane

L’ordre des Palmes académiques est une décoration française réinstituée le 4 octobre 1955 par le président du Conseil Edgar Faure. Elle fait suite à la distinction d’officier d’Académie, créée en 1808 par Napoléon Ier pour honorer les membres éminents de l’Université.

L’ordre est la plus ancienne des distinctions décernées uniquement à titre civil : elle est surnommée la violette.

HISTORIQUE

À leur création en 1808, les Palmes académiques sont un titre honorifique réservé à l’Université (qui comprend alors également les lycées — à rappeler que le baccalauréat est le 1er des grades universitaires). Il y a alors trois titres :

- Les titulaires (qui cesse d’être conféré après 1850) : titre accordé de droit au grand-maître, au chancelier, au trésorier et aux conseillers à vie ;

- Les officiers de l’université (qui devient en 1850 officier de l’Instruction publique) : titre accordé de droit aux conseillers ordinaires, inspecteurs de l’Université, recteurs et inspecteurs d’académie, et aux professeurs de facultés. Il pouvait aussi être accordé aux proviseurs, censeurs et professeurs des deux premières classes des lycées « les plus recommandables par leurs talents et services » ;

- Les officiers des académies (puis à partir de 1837 officiers d’académie) : titre accordé de droit aux proviseurs, censeurs, professeurs des deux premières classes des lycées et principaux des collèges. Il pouvait être accordé également à des régents de collèges, chefs d’institutions et aux autres professeurs des lycées en raison de « services éminents ».

Ce n’est qu’en 1866 que les Palmes académiques deviennent à proprement parler une décoration. À l’insigne brodé fait place un insigne métallique soutenu par un ruban, de moire noire d’abord puis violette.

Enfin, les Palmes académiques prennent leur physionomie actuelle en 1955, sous la forme d’un ordre à trois grades :

  1. Commandeur (grade créé en 1955)
  2. Officier
  3. Chevalier.

Aujourd’hui, cette distinction honore certains membres de la communauté éducative, enseignants ou non. Les modalités de son attribution ont été étendues, en 1866, à des personnes non enseignantes ayant rendu des services éminents à l’Éducation nationale, et elle peut, également, être accordée aux étrangers, et aux Français résidant à l’étranger, contribuant, activement, à l’expansion de la culture française dans le monde. Elle peut être décernée pour les artistes également, tels les chanteurs, comédiens, peintres, sculpteurs ayant contribué ou contribuant à l’expansion de l’art ou de la culture française dans le monde.

Les promotions et nominations, prises par décret du Premier ministre français sur proposition du ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, ont lieu deux fois l’an : le 1er janvier et le 14 juillet. Le décret no 2002-563 du 19 avril 2002 a actualisé les conditions d’attribution.

Les membres de l’ordre des Palmes académiques (chevaliers, officiers et commandeurs) peuvent adhérer à l’association des membres de l’ordre des Palmes académiques (AMOPA). L’AMOPA valorise les maîtres, encourage le travail des élèves par des prix et des bourses et défend la langue et la culture française et publie une revue trimestrielle sur tous ces sujets.

EN GUYANE

Sur le site du rectorat, nous retrouvons chaque année la liste des récipiendaires des palmes académiques. Cette année encore, nous constatons qu’aucun enseignant devant élèves ne fait parti de ce cercle qui semble très fermé et opaque...

Pourtant, comme le précise le décret du 4 octobre 1955, les enseignants devant élèves peuvent être également distingués...

Mais dans notre département, seuls certains IEN, conseillers pédagogiques, chargés de mission ou directeurs (entièrement déchargés) font partie des "méritants". Sont-ils distingués parce que, plus que tous les autres, ces personnels "rendent des services importants à l’Education Nationale" ?

Cela signifie t-il que nous, enseignants devant élèves, ne sommes pas "méritants" ? Nous ne méritons pas d’être "honorés" ?

C’est donc un mépris affiché et assumé depuis de nombreuses années envers les 2509 professeurs des écoles qui enseignent quotidiennement auprès des 41 327 élèves de Guyane.

Pour le SNUipp-FSU Guyane, nous déplorons que, pour être "reconnu", "honoré" ou "méritants" il faille fuir les élèves qui sont pourtant le cœur de notre métier.

Nous, enseignants, sommes fiers de notre métier et de notre mission de service public d’éducation. Nous n’avons pas besoin d’une décoration ni d’une appartenance à une caste mais méritons le respect, la confiance et la reconnaissance de notre travail.

Le SNUipp-FSU Guyane continuera de porter haut et fort la parole de l’ensemble de la profession.