Samedi matin – Suite
Le ministère a demandé mardi 5 février une réponse immédiate sur la signature du relevé de conclusions.
Le SE-UNSA et le SGEN-CFDT ont décidé de signer hier dans la soirée le document ministériel.
Nous avons rappelé au ministère que le SNUipp avait décidé de consulter la profession avant de donner une réponse définitive.
Cette consultation doit nous permettre de conforter la crédibilité de notre démarche syndicale envers la profession. Le SNUipp prendra sa décision définitive au Conseil National des 18 et 19 mars.
Le Secrétariat a donc décidé d’un tabloïd « spécial consultation » qui contiendra une enveloppe T. Il parviendra dans les écoles et auprès de tous les syndiqués lundi 11 février. La date limite pour les réponses est fixée au vendredi 29 février. Le questionnaire sera mis en ligne sur le site du SNUipp et les réponses via internet sont fortement conseillées, pour des raisons pratiques. Il est indispensable que le plus grand nombre d’enseignants réponde à la consultation.
Vous trouverez ci-dessous le communiqué du SNUipp envoyé à la presse hier à 18 heures.
Samedi : le SNUipp consulte la profession
Le ministère vient de faire connaître le texte proposé à la signature des organisations syndicales du premier degré sur les conséquences de la suppression du samedi matin. La décision du ministre de l’Education Nationale de réduire la durée de la semaine scolaire de deux heures d’enseignement pour tous les élèves, ne peut résoudre, pour le SNUipp, les difficultés lourdes que rencontrent certains.
Le SNUipp a participé à ces discussions menées à sa demande depuis le mois de novembre.
Le SNUipp est intervenu pour que les exigences de la profession en matière d’augmentation du temps consacré au travail en équipe, de prise en compte de l’alourdissement de la charge de travail, de liberté laissée aux équipes pédagogiques soient intégrées dans le dispositif.
Le texte final, malgré ses insuffisances, porte la marque de ces interventions comme du résultat de l’enquête « Donnez votre avis » à laquelle près de 20 000 enseignants des écoles ont répondu. Ainsi le temps de travail en équipe, l’organisation, la mise en place des PPRE et des projets de scolarisation des élèves en situation de handicap sont intégrés dans le temps de service. Le rôle du Conseil des maîtres est reconnu dans l’élaboration et la définition du dispositif.
Pour autant toutes les questions que nous avons soulevées ne sont pas résolues. La mesure provoquera de fortes inégalités entre les écoles et entre les enseignants en fonction des secteurs géographiques. Dans le contexte budgétaire actuel, le dispositif « plus de maîtres que de classes », s’il est mentionné avec les maîtres surnuméraires, n’est pas relancé en particulier dans les zones d’éducation prioritaire, les menaces sur l’existence des missions des RASED et la formation continue ne sont pas écartées. En l’état, l’ensemble de ces mesures, ne répond pas aux besoins des écoles et aux attentes de la profession.
Le SNUipp a décidé de consulter les enseignants des écoles avant de donner une réponse au ministre sur le texte proposé.
Paris, le 5 février 2008
RELEVE DE CONCLUSIONS COMMUN
Pour la réutilisation des heures supprimées le samedi matin, pour l’aide aux élèves rencontrant des difficultés d’apprentissages à l’école primaire
Principes généraux
La durée de l’enseignement scolaire dans le premier degré est fixée à 24 heures hebdomadaires dispensées à tous les élèves auxquelles s’ajoutent 2 heures d’enseignement au maximum pour les élèves rencontrant des difficultés dans leurs apprentissages. Ces deux heures viennent renforcer l’action des maîtres et la différenciation pédagogique qu’ils mettent en œuvre dans la classe avec, le cas échéant, la participation d’autres maîtres, notamment les enseignants spécialisés des RASED.
Par ailleurs, le service des enseignants est de 27 heures hebdomadaires dont 24 heures d’enseignement à tous les élèves et 3 heures (108 heures annuelles) spécifiquement consacrées à l’aide aux élèves rencontrant des difficultés d’apprentissage, aux travaux au sein des équipes pédagogiques, aux relations avec les partenaires de l’école, ainsi qu’à des actions de formation.
Cette aide est prioritaire et nécessite une identification précise des élèves concernés, une méthodologie adaptée, une nouvelle organisation du temps d’enseignement aux élèves ainsi qu’une nouvelle organisation du travail des enseignants.
1. Le repérage des difficultés des élèves
Conformément aux règles habituelles :
· le maître de la classe effectue le premier repérage dans le cadre de l’évaluation du travail scolaire des élèves ;
· le conseil des maîtres prend les décisions et organise les aides ;
· l’IEN valide les décisions prises et assure la régulation au niveau de la circonscription.
Pour ce travail, les enseignants disposent :
· des programmes du premier degré, références en matière de connaissances et de compétences à atteindre à chaque niveau ;
· d’outils personnels, de banques d’outils, mis en œuvre dans chaque classe avec l’appui du conseil de cycle ;
· des évaluations nationales, références précises à des moments clé de la scolarité.
2. Les dispositifs d’aides
Il s’agit de proposer une réponse adaptée à chaque élève, prenant la forme d’un Programme Personnalisé de Réussite Educative.
Il n’y a pas de dispositif national unique, l’instance la mieux à même d’élaborer un dispositif adapté est le conseil des maîtres qui prendra appui, le cas échéant, sur l’équipe éducative.
Le maître de la classe, dans le cadre de l’équipe pédagogique de l’école, met en œuvre les aides et en assure la coordination lorsqu’il ne les conduit pas entièrement lui-même.
D’autres interventions en petit groupe peuvent être mises en œuvre, par exemple en maternelle.
Il s’appuie pour cela sur l’ensemble des moyens disponibles. Le premier de ces moyens est la différenciation pédagogique dans la classe pendant les 24 heures d’enseignement dues à tous les élèves. Pour la renforcer, notamment dans l’éducation prioritaire, le maître peut être aidé, par les enseignants spécialisés, les maîtres surnuméraires, les autres maîtres de l’école dans le cadre d’échanges de services ou d’horaires décalés.
Les élèves qui ont besoin d’aides complémentaires, peuvent bénéficier de deux heures d’enseignement au-delà de ces 24 heures hebdomadaires.
Chaque conseil des maîtres définit, dans le projet d’école, un volet d’aide qui prévoit : le repérage des élèves, les modalités d’aides mises en place, l’évaluation de leurs effets en terme de progrès des élèves. Ces modalités peuvent évoluer au cours de l’année.
Ce volet du projet d’école sera présenté au conseil d’école et validé selon les procédures habituelles.
Le cas échéant, il prévoira, en relation avec les collectivités territoriales, l’articulation avec l’accompagnement éducatif.
La mise en place des dispositifs d’aide peut également amener à rechercher un fonctionnement sur 9 demi-journées.
3. L’implication des parents
Le dialogue avec l’enfant et ses parents est indispensable pour identifier les points d’appui permettant de conduire une action d’aide positive et efficace, pour mieux comprendre les raisons d’une difficulté qui peut n’être que passagère, pour engager chacun dans un processus de réussite scolaire.
Un emploi de temps pour chacun des élèves concernés, sera présenté aux parents.
L’adhésion des parents doit être systématiquement recherchée.
4. L’organisation du travail des enseignants
Au-delà des 24 heures hebdomadaires d’enseignement à tous les élèves, les 108 heures annuelles que doivent effectuer les enseignants sont réparties selon les modalités suivantes :
· 24 heures de travaux en équipes pédagogiques et relations avec les parents, intégrant l’élaboration et le suivi des projets personnalisés de scolarisation pour les élèves handicapés ;
· 18 heures d’animation pédagogique et de formation ;
· 6 heures de conseil d’école obligatoire ;
· 60 heures consacrées à des actions directes auprès des élèves concernés et au temps d’organisation correspondant, ou à des interventions en petits groupes, par exemple en maternelle. Dans le cas où ces actions ne mobiliseraient pas tout ce temps pour un enseignant ou tous les maîtres de l’école les heures disponibles seront consacrées au renforcement du temps de formation hors la présence des élèves.
A l’école maternelle, ce dispositif, comme les autres dispositifs de la prévention de la difficulté scolaire, est centré sur la première des priorités de cette école : la maîtrise orale de la langue française. Les enseignants d’école maternelle peuvent être amenés à intervenir auprès d’élèves du cycle des apprentissages fondamentaux à l’école élémentaire.
L’application de ces dispositions aux directeurs d’école fera l’objet d’un examen particulier.
Ces éléments serviront de base pour la rédaction des textes réglementaires.