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Vème Congrès de la FSU-Guyane

du 18 au 20 décembre 2006

mercredi 6 février 2008 (Date de rédaction antérieure : 18 décembre 2006).

Texte Guyane (à faire adopter par le congrès national de la FSU)

Département atypique et sinistré, la Guyane est confrontée à de nombreuses difficultés qu’elle ne peut résoudre seule. L’état, dont le rôle devrait être de compenser l’inégalité inadmissible dont est victime ce département, n’assume pas ici sa mission de garant de l’égalité des chances et des droits fondamentaux de ses habitants.

 Les services publics ne sont, bien souvent, pas assurés ou de façon embryonnaire, privant ainsi des populations de leurs droits les plus fondamentaux : droits à la santé, à l’éducation, à l’eau courante et à l’électricité, à la justice, au transport, aux communications…

C’est ainsi que l’espérance de vie est de quatre ans inférieure à la moyenne nationale, la mortalité infantile deux fois plus élevée, les décès d’enfants de moins d’un an par SIDA 100 fois plus courants qu’en Métropole…cette situation dramatique résultant d’un taux de couverture et de structures médicales scandaleusement insuffisant et d’une politique de prévention défaillante.

Dans le domaine de l’éducation, la situation n’est pas plus brillante : plus de 7 % des enfants d’âge scolaire ne sont pas scolarisés, les résultats aux évaluations nationales sont catastrophiques, 24 % des élèves quittent le système scolaire sans solution. Le manque d’établissements scolaires, l’absence d’internats, la difficulté et le coût des transports, la réticente de certaines municipalités à scolariser tous les enfants de Guyane sont les principaux freins à la scolarisation.

Les infrastructures sont très inégalement réparties sur le territoire et de nombreux villages de l’intérieur, ainsi que leurs écoles, n’ont accès ni à l’eau courante, ni à l’électricité, ni au téléphone ou de façon très intermittente. Ces mêmes villages ne sont accessibles que par pirogue sur des fleuves classés non navigables.

Outre ces problèmes structurels, la Guyane, département le plus pauvre de France doit faire face à une évolution démographique parmi les plus élevées du monde (3.6%). Le rattrapage du retard causé par des décennies d’irresponsabilité de l’état et l’accompagnement de l’augmentation de la population ne peuvent être gérés uniquement par les collectivités locales. La solidarité nationale doit jouer pleinement son rôle et permettre la mise en place d’une réelle politique volontariste pour rétablir en Guyane une situation conforme aux principes de la République.

Cette situation génère une grande précarité qui touche tous les secteurs et la société guyanaise dans son ensemble.

Dans l’éducation, un enseignant sur trois est en situation précaire (contractuels premier et second degré, vacataires, médiateurs culturels et bilingues…). Les enfants sont aussi victimes de la précarité : non scolarisation, scolarisation en pointillé et une forte déscolarisation.

Sur le plan sanitaire, une forte tranche de la population ne bénéficie d’aucune couverture médicale.

La crise du logement est sans précédent. Elle touche les couches sociales les plus défavorisées qui, de plus, sont victimes d’expulsion et de destruction de leur habitat précaire.

La situation socio-économique est dramatique : le revenu moyen par habitant est le plus bas de France, le taux de chômage est insupportable et touche principalement les jeunes, des pans entiers de la population sont sans aucun revenu. Les nombreux immigrés en situation irrégulière sont à la merci des marchands de sommeil et des patrons esclavagistes. Ils vivent sous la menace constante d’une expulsion et viennent grossir la masse des précaires.

La démission de l’état crée un vide que s’empressent d’occuper les nombreuses sectes trouvant chez ces populations démunies un terreau favorable.

La FSU réaffirme son exigence de respect des droits fondamentaux en Guyane et son attachement aux principes de laïcité de l’école et de la République.

La FSU s’engage à peser de tout son poids pour sensibiliser les médias nationaux et les responsables politiques à cette situation indigne d’un pays qui se veut le champion des droits de l’homme.

 

Motion sur le développement durable

 

La FSU Guyane réaffirme que l’Education doit conduire à l’émergence d’un développement durable et solidaire.

Le développement durable et solidaire est indissociable d’une éducation à la connaissance, au respect l’environnement et du patrimoine culturel des populations de Guyane.

La FSU Guyane considère cependant que la protection de l’environnement ne peut être utilisée pour masquer l’absence d’une politique volontariste en matière de développement.

 

Motion sur l’abandon des dispositions Robien

 

Le Vème congrès de la FSU Guyane réaffirme sa solidarité avec les personnels en grève le 18 décembre 2006 pour exiger l’abandon du projet de décret du Ministre ROBIEN relatif aux obligations de service des personnels.

Cette disposition n’a qu’un but : réduire le nombre de postes d’enseignants en aggravant leur condition de travail.

 

Motion sur les retraites

 

Le Vème congrès de la FSU Guyane demande le retrait de la loi FILLON sur les retraites.

Cette loi est un pas supplémentaire contre les solidarités intergénérationnelles et détériore profondément les conditions de vie des retraités.

Par ailleurs, les congressistes exigent l’indexation de vie chère soit étendue à l’ensemble des personnels retraités de Guyane.

Les congressistes interpellent tous les candidats à l’élection présidentielle de 2007 pour qu’ils prennent position sur ces questions.

 

Motion sur l’universalité et la diversité culturelle

 

Le Vème congrès de la FSU Guyane réaffirme que l’Education doit garantir le droit à :

- l’universel qui se décline autour du développement des intelligences,

- la diversité culturelle qui passe par la reconnaissance de sa langue, de son histoire, de sa culture…

- la prise en compte de l’histoire personnelle à savoir le cheminement de tout individu.

Ces trois valeurs se complètent et doivent avoir toute leur place dans l’Education.

La FSU Guyane, dans ses 32 propositions en avançant l’idée d’Humanités régionales, a le souci de répondre à cette exigence.

En relevant ce défi, nous ferons de l’éducation et de la formation les bases d’une société plus juste et plus égalitaire.

 

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