Le Conseil National du SNUipp constate que les dernières déclarations ministérielles sur l’apprentissage de la lecture montrent un premier recul de la part du ministre. C’est la conséquence des multiples actions menées par les enseignants des écoles, les formateurs et les chercheurs : de l’édition d’un 4 page par 13 organisations aux multiples réunions locales en passant par la journée « les sites pédagogiques en berne ». Dans une tribune libre, il a dû revenir publiquement sur sa prétention à imposer la méthode syllabique et revenir aux démarches préconisées par les programmes. Il cherche ainsi à sortir d’une polémique qu’il a déclenchée et dont l’école se serait bien passé.
Il a dû abandonner la tentative de sanction vis à vis d’un IEN et une conception de la formation continue qui exclut la diversité des chercheurs et l’expérience des enseignants. Le SNUipp attend du ministère de l’Education Nationale qu’il confirme par ses actes l’évolution engagée. Si la campagne de dénigrement conduite par le ministre de l’Education Nationale vis à vis de l’école et de ses personnels essuie un premier échec, la publication dans la presse d’encarts appelant à la délation a suscité de réelles indignations comme le souligne le rapport de l’inspection générale.
Le Conseil National décide de poursuivre les initiatives, notamment dans le cadre du collectif lecture, pour rétablir un climat serein à l’école nécessaire à la réussite de tous les élèves et réaffirmer la diversité des démarches professionnelles des enseignants. Il appelle les personnels à rester vigilants et solidaires vis-à-vis de toutes nouvelles menaces.
Direction et fonctionnement de l’école
22 novembre, mille délégués devant le ministère
Contrairement à ce qu’affirme le ministère, le blocage administratif se poursuit. Le protocole sur la direction majoritairement rejeté n’a pas répondu aux problèmes (temps, moyens, reconnaissance) de la direction et du fonctionnement de l’école. De plus avec la mise en place des dernières lois (PPRE, PRE, loi handicap, évaluations...), les tâches se sont considérablement alourdies. Pour le SNUipp, le dossier doit être rouvert et des négociations doivent être engagées sur la base des attentes des personnels.
Le SNUipp-FSU et le Sgen-CFDT confirment le mot d’ordre de blocage administratif et dénoncent les pressions et les menaces (sanctions juridiques et retraits de salaire) que subissent les directeurs qui appliquent les consignes syndicales. Les réactions de l’administration prouvent que le mouvement dérange.
Il est impératif de créer le rapport de force, d’amplifier l’action pour faire reculer le ministère, pour faire entendre nos revendications en rassemblant 1000 délégués devant le ministère. La mobilisation du 22 novembre doit être l’occasion de montrer la détermination de l’ensemble des équipes, de refuser l’autoritarisme ainsi que la remise en cause de la légitimité syndicale dont fait preuve une fois encore le ministère.
Le ministère propose aux organisations syndicales une nouvelle étape de concertation avec à l’ordre du jour, fonction et statut des directeurs d’école, réseaux d’écoles, EPEP et conditions d’autonomie des établissements. Pour le SNUipp, ces projets non seulement ne répondent pas aux besoins des écoles sur la direction et le fonctionnement de l’école (temps, conditions d’exercice..) mais sont même dangereux : statut hiérarchique, autonomie, mise en concurrence, déréglementation...)
En tout état de cause, le SNUipp demande au ministère de lever les menaces qui pèsent sur les collègues, condition nécessaire à la concertation.
IUFM
Nous sommes désormais dans une phase décisive pour la réforme de la formation des maîtres qui fixera les modalités d’intégration des IUFM aux universités. Celles-ci doivent être rapidement cadrées au plan national (statut, représentation des personnels, des usagers..). Le HCE vient de publier ses recommandations sur la formation des maîtres. Sur l’avis du HCE, le SNUipp a d’ores et déjà, relevé des ambiguïtés, des manques et des désaccords.
Avant de connaître les éléments que retiendra le ministre, le SNUipp demande que le cahier des charges comporte impérativement un cadrage national, tout particulièrement sur le volume horaire de la formation théorique en PE2, (qui ne doit en aucun cas être en de ça du cadrage actuel à savoir 450 heures), les contenus et la durée de la formation. Les nouveaux statuts des IUFM doivent également conforter le rôle et la place des formateurs premier degré, qu’il s’agisse d’enseignants à temps plein, en service partagé ainsi que des maîtres formateurs en « écoles d’application ». D’autre part, le master doit tout autant comporter un cadrage national et ne peut être laissé au choix des universités d’accueil. Pour le SNUipp, l’obtention d’un master acquis en totalité dès la validation de la seconde année de formation est un objectif. Cette validation ne doit s’accompagner d’aucun décrochage entre premier et second degré. La polyvalence spécifique au métier de professeurs des écoles ne saurait être un obstacle à la délivrance d’ECTS entrant dans un cursus master.
Le SNUipp, avec
Stages filés des PE2 : un premier bilan
Le SNUipp a décidé lors des précédents conseils nationaux d’être au plus près des préoccupations des stagiaires, de s’assurer du respect de leurs droits et de ceux des titulaires, mais aussi débattre de la pertinence des dispositifs et de leur capacité à améliorer la qualité de la formation.
La campagne engagée auprès d’eux doit se poursuivre. Des difficultés évidentes apparaissent liées à la précipitation de la mise en œuvre de ce dispositif. Les premières remontées soulignent : charge de travail, validation, prise de fonction, articulation avec l’IUFM, ... Les sections départementales interviendront auprès des IUFM pour demander des moyens afin d’assurer un meilleur suivi dans le cadre d’une évaluation dont les aspects formatifs doivent être privilégiés. Le SNUipp décide de continuer ce travail de mise en commun des enquêtes lancées durant la première période.
Evaluation CE1
Le dispositif d’évaluation en CE1, mis en place cette année dans le cadre du PPRE et appuyé sur le socle commun, soulève de fortes interrogations et des inquiétudes dans la profession.
Présenté comme une aide aux enseignants pour le repérage des difficultés des élèves, les premiers résultats des écoles révèlent un pourcentage d’élèves en difficultés lourdes particulièrement élevé au regard des autres évaluations et interrogent sur les items, l’étalonnage et plus globalement sur le protocole.
Face au risque d’instrumentalisation de ces résultats, dans un climat de polémique et de dénigrement de l’Ecole, le SNUipp exprime ses profondes réserves sur ce dispositif. Tant qu’une concertation n’est pas engagée par le ministère, il considère qu’il n’est pas nécessaire de transmettre les données aux circonscriptions. Il soutiendra toutes les équipes qui pourraient faire face à d’éventuelles pressions.
Handicap : mise en œuvre de la loi du 11 février à l’école
Alors que la loi « handicap » entre en application cette année dans l’école, aucun moyen spécifique supplémentaire n’a été octroyé pour la rentrée. L’information annoncée n’a toujours pas vu le jour.
Plus de 105 000 élèves en situation de handicap sont actuellement scolarisés dans les écoles. Dans de nombreux cas, les enseignants sont confrontés à des situations très difficiles : isolement, absence d’AVS, de formation, de personnels spécialisés, de services de soins et de soutien, manque d’interlocuteurs, non prise en compte des effectifs des classes ...
La mise en place des MDPH s’est faite de façon chaotique, sans anticipation et n’est toujours pas achevée. Les procédures varient énormément d’un département à l’autre : l’absence de garantie d’un traitement équitable des situations des jeunes en situation de handicap est particulièrement dénoncée par de nombreuses associations en lien avec les organisations syndicales dans le cadre du Collectif pour la refondation de la politique du handicap.
Les EVS, seuls emplois supplémentaires à disposition des écoles, ne sauraient pallier, par leur niveau de recrutement et de qualification, l’extrême précarité de leur situation, le manque de personnels spécialisés ou d’AVS. Pour éviter la désillusion et le découragement, le SNUipp poursuivra avec les associations les actions d’information et de sensibilisation et interviendra pour réclamer les moyens (la création de véritables emplois statutaires nécessaires à l’intégration, la formation, l’accompagnement des enseignants...)
ISSR – frais de déplacement
Dans de nombreuses académies et départements, l’administration remet en cause brutalement les modalités de versement de l’ISSR qui avait permis une amélioration de remplacement du 1er degré mais aussi le niveau des différentes indemnités de déplacement (postes fractionnées, itinérant langues vivantes et FLE, Concertation Pédagogique, FC, CPC, RASED...).Elle prétend même dans certains départements ne pas rembourser les PE2 en stages filés. De plus le SNUipp dénonce le fait que ces modifications se fassent après les nominations des personnels. Des actions sont en cours : AG, grève, pétition, ... Le SNUipp appelle tous les collègues à se réunir, à développer l’action et à débattre d’une journée nationale d’action. Le secrétariat fera le point des remontées début décembre. D’ores et déjà le SNUipp s’adresse au ministre pour demander l’ouverture de discussions sur le remplacement et les conditions d’indemnisation des déplacements de tous les personnels amenés à se déplacer dans le cadre de leurs missions.
Financement de l’école privée
Le SNUipp poursuit la campagne en faveur du financement de l’école publique et le retrait de l’article 89 qui oblige les municipalités à verser le montant du forfait communal pour les enfants scolarisés dans une école privée située hors de leur commune de résidence. Il est solidaire des municipalités qui refusent de s’en acquitter. Il appelle à utiliser dans tous les CDEN la déclaration FCPE- LIGUE de l’ENSEIGNEMENT-SNUIPP-SGEN-SE et le vœu commun.
Budget, précarité, autoritarisme...
C’est l’ensemble du système éducatif qui est menacé, fragilisé par les décisions gouvernementales et injonctions ministérielles. L’application en force de la loi Fillon s’accompagne de projets régressifs pour les élèves (socle commun, apprentissage-junior...) et pour les personnels (réforme du décret de 50 concernant les obligations de service des enseignants du second degré...)
Pour le SNUipp les attaques contre l’école et les personnels nécessitent une réaction forte et immédiate.
Sur tous les aspects d’une politique qui touche au cœur des métiers, de notre quotidien professionnel et qui aggrave les conditions de travail et de rémunération, le SNUipp décide d’un plan d’action national. Dans la continuité des actions engagées (action lecture, 22 novembre, ...). il propose des mobilisations dans les départements courant décembre rassemblant largement toute les personnels pour construire un rendez-vous national d’action (manifestation nationale, ...) en janvier dans le cadre unitaire le plus large possible.
Poursuivre sur tous les terrains l’action dans les cadres les plus unitaires possibles
Emploi – services publics
Dans la continuité de la bataille contre le CPE, les Etats Généraux pour l’avenir de la jeunesse du 2 décembre doivent être l’occasion d’exprimer revendications et propositions sur la formation que l’emploi, l’autonomie, les droits des jeunes, la lutte contre les discriminations.
Au moment où se poursuit la privatisation de GDF et où se précise la menace de remise en cause du monopole de
Au niveau européen, le projet de directive services qui doit être voté le 15 novembre est inacceptable. Il revient sur l’exclusion du droit du travail et des services sociaux de la directive et soumet le respect des droits fondamentaux au droit communautaire de la concurrence.
Dans
Au niveau de la défense des droits et des libertés
- le 18 novembre, manifestation pour le retrait du projet de loi de prévention de la délinquance
- le 25 novembre, manifestations dans différentes villes de France, dans le cadre de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.
- Sans-papiers : la solidarité et la mobilisation autour des enfants, des jeunes et des familles en situation irrégulière se développe, notamment avec RESF sur la question du droit à l’éducation. Le SNUipp, avec
« Le logement : un droit élémentaire pour les élèves et leurs familles » : le SNUipp diffusera ce 4 pages unitaire en faveur du droit au logement.
La situation en Guyane
La question de la scolarisation effective de plusieurs milliers d’enfants est toujours posée. Au moins 3 383 enfants de 3 à 11 ans ne sont toujours pas scolarisés. Le SNUipp s’engage à relayer une campagne d’information sur ce préalable à la réussite de tous.