Il s’agit dans le primaire de la plus forte grève de l’année scolaire, alors que la précédente plus forte mobilisation, lors de la journée du 23 mars, avait atteint 29,8% de grévistes selon le ministère.
Selon une estimation du SNUipp-FSU (principal syndicat du primaire), traditionnellement supérieure à celle du ministère, il y a jeudi 52,5% des professeurs des écoles en grève. "On ne s’attendait pas à une réaction de cette ampleur. A une dizaine de jours de la fin de l’année scolaire, c’est inédit de rencontrer une telle mobilisation, expression d’un mécontentement très fort", selon le SNUipp.
Le dossier des retraites est "d’autant plus sensible dans le premier degré que les instituteurs pouvaient historiquement partir à 55 ans", a-t-on expliqué au syndicat. La hausse prévue de la cotisation retraite correspond à une ponction de 65 euros par mois sur des salaires qui sont en moyenne de 1.800 euros, selon les calculs du SNUipp, et "le fait que les mères de trois enfants soient fortement touchées a été mal perçu dans une profession féminisée à 85% et comprenant 20% de femmes avec trois enfants".
A cela s’ajoute la divulgation, fin mai, des pistes de suppressions de postes pour 2011-2013, qui évoquent notamment dans les écoles une hausse du nombre d’élèves par classe. Cela a provoqué "la colère" des enseignants. Pour rappel, les municipalités sont tenues d’organiser un service minimum d’accueil (SMA) dans les écoles où les grévistes déclarés sont plus de 25%, mais un grand nombre, notamment en région parisienne, refusent toujours de le faire, si bien que de nombreuses écoles sont fermées jeudi.
Dans le secondaire, si la grève est aussi forte dans les collèges que le 23 mars dernier, elle est faible dans les lycées, occupés par le baccalauréat. Selon les chiffres du ministère, il y a jeudi 1,39% de grévistes dans les lycées généraux et technologiques et 3,49% dans les lycées professionnels.