La volonté affichée de « ne pas dégrader les performances globales » ne se révèle être qu’un vœux pieux lorsque l’on étudie une à une la poursuite des mesures engagées et les décisions nouvelles. Il s’agit au contraire avec le schéma d’emploi 2011-2013 d’une véritable hémorragie d’emplois envisagée dans les écoles élémentaires et maternelles qui n’a qu’un but : ne pas remplacer un enseignant sur deux partant en retraite.
Développer l’enseignement des langues vivantes ? Le ministère propose la suppression d’un millier de postes d’assistants étrangers.
Faire bénéficier à tous les élèves qui en ont besoin de l’intervention d’un rased ? Le ministère propose de ne recruter aucun maître G, aucun psychologue scolaire et un minimum de postes E.
La réforme de la formation des enseignants est marquée par un affaiblissement sans précédent de la formation professionnelle ? Le ministère considère la formation continue comme la « principale variable d’ajustement » et demande l’organisation de la formation continue en dehors du temps de travail ou pendant les vacances scolaires !
Les classes sont plus chargées en France que dans les autres pays européens ? Le ministre demande aux recteurs de travailler sur une hypothèse d’une remontée du nombre moyen d’élèves par classe qui se traduirait par la suppression de 6000 à 7000 postes !
La loi prévoit la possibilité d’une scolarisation des deux ans notamment dans les zones d’Education Prioritaires : le ministère demande une nouvelle baisse du nombre de places en maternelle en ne tenant pas compte du nombre de moins de trois ans y compris en Zone d’ Education Prioritaire !
Le nombre d’enseignants est insuffisant pour effectuer les remplaçants d’enseignants en congé de maladie ou de maternité ? Le ministre prévoit de faire appel à des vacataires non formés !
Ces mesures, si elles se confirmaient, se traduiraient par des milliers d’enseignants des écoles manquant devant les élèves lors des rentrées 2011, 2012 et 2013.
Le président de la république veut-il devenir le champion de « l’absentéisme » des enseignants dans les écoles ?
Le SNUipp demande au ministre de l’Education Nationale de rendre publiques les mesures envisagées : en effet l’école est le bien de tous et l’organisation de la rentrée 2011 doit s’effectuer dans la transparence. Enseignants, parents, élus et citoyens doivent pouvoir connaître les conséquences des décisions prises en matière budgétaire.
Le SNUipp rappelle qu’il demande l’abandon du dogme du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux qui part en retraite. Dès le mois de juin, il appelle les enseignants des écoles à participer aux initiatives qui seront décidées en faveur de l’emploi. Il proposera à toutes les organisations et associations partenaires de tenir une initiative d’ampleur nationale en faveur de l’école.
Paris le 30 mai 2010