La première réunion du groupe de travail, dont le SNUipp avait demandé la tenue pour mettre à plat la situation de l’aide individualisée, s’est tenue jeudi 16 octobre 2009. Convoquée dans l’urgence, elle réunissait pour le ministère de l’Education nationale le directeur de la direction de l’enseignement scolaire, M. Nembrini, M. Macron les responsables du bureau des Ecoles et la Direction Générale des Ressources Humaines ainsi que le SNUipp, SGEN, SE, SIEN.
En préambule, le directeur de la DGESCO a estimé que l’aide individualisée qui instituait une relation différente entre enseignants et élèves était un dispositif plutôt « apprécié ». En revanche, il a reconnu qu’il était dans l’incapacité de dire si l’on « attaque bien la difficulté » (les 15% signalés par le rapport du HCE) et si cette mesure se substituera, à terme, au redoublement.
Le SNUipp a rappelé qu’il n’avait pas signé le relevé de conclusion. Il a rappelé que ce dispositif a été mis en place simultanément aux nouveaux programmes, à la suppression de 2 heures d’enseignement et la remise en cause des RASED dans un cadre de déstabilisation des personnels et de critique des résultats de l’école. L’une des conséquences est l’allongement de la journée pour certains élèves et le SNUipp en profite ici pour réitérer sa demande de réflexion sur les rythmes scolaires hebdomadaires et quotidiens.
Il pointe l’inégalité générée par ce dispositif selon le nombre d’élèves en difficulté dans l’école qui peut aller de quelques élèves à plus de 40% de l’effectif d’une classe. Il rappelle sa demande de maintien des RASED sur le temps scolaire et la possibilité de travailler en petit groupes sur le temps de classe pour tous « le plus de maîtres que de classes ». Il fait part des principaux résultats de l’enquête qu’il a réalisée avec la participation de 1200 écoles. Cette enquête est loin d’aboutir à un bilan aussi positif que celui du ministère, elle conclut à une demande de remise à plat du dispositif. En effet 73 % des enseignants des écoles ont fait évoluer le dispositif par rapport au projet initial en cours d’année scolaire et 79% d’entre eux pensent qu’il ne doit pas être maintenu en l’état.
De nombreuses questions se posent sur le choix des élèves qui peuvent être aidés dans ce cadre, sur le contenu même de cette aide, sur le rôle et la complémentarité avec le dispositif des RASED …
Le SNUipp constate que les conseils des maîtres ont parfois été empêchés de mener leur projet : ce manque de confiance de la hiérarchie a été très mal vécu par les équipes, qui ont dû faire preuve d’imagination dans un temps très restreint pour organiser le dispositif. _ Le SNUipp qui a rappelé qu’il demandait davantage de temps de concertation et que les conseils des maîtres devaient rester maîtres du dispositif, a dénoncé les injonctions du type : « débuter l’aide dès le début de l’année scolaire » ou « ne pas prendre de temps pour l’organisation » qui existent dans certains départements.
Le SNUipp demande que le dispositif soit évalué dans la durée par des chercheurs ou des observateurs indépendants.
Le SNUipp a regretté l’absence de l’Inspection Générale, dont la note de synthèse apporte un certain nombre d’éléments sur le dispositif.
Le ministère a reconnu l’intérêt de la présence de l’Inspection Générale dans ce groupe de travail ainsi que la nécessité de faire appel à des chercheurs.
Il rappelle la nécessité d’intervenir au plus tôt, avant que la difficulté lourde ne s’installe, et ce dès la GS. Il affirme que la souplesse est de mise, c’est l’enseignant qui doit décider du début de la mise en œuvre, de son contenu ; le rôle des IEN doit être limité à celui de conseil et non d’injonction. D’après la DGESCO, « un bon système, c’est celui qui est décidé au niveau de l’école ».
Pour la formation, qui s’avère indispensable, - le ministère reconnaît le désarroi des enseignants -, il préconise de mobiliser les 18 heures d’animation pédagogique, en plus des autres dispositifs. La DGESCO rencontre un problème de recueil d’informations tant est grande la diversité des réponses à l’intérieur d’une circonscription et même au sein d’une école. Plusieurs séminaires d’IEN auront lieu ainsi qu’un inventaire des équipes de recherche qui travaillent sur cette question.
Il annonce que des consignes de souplesse seront données aux Inspections académiques sur l’organisation, la durée, l’horaire et le contenu des 60h.
Il se propose de tenir plusieurs réunions du groupe de travail :
une première réunion dans un mois pour présenter un bilan et des données chiffrées.
deux réunions portant sur la formation et sur les dispositifs mis en œuvre.
une présentation de travaux de recherche en cours.
Si, pour la première fois le ministère a du reconnaître le trouble et les nombreuses difficultés que soulève le dispositif et sa mise en place dans la précipitation, pour autant, il n’envisage pas une remise à plat complète et en profondeur du dispositif d’aide personnalisée.