Le recteur a choisi la provocation.
La grève du 29 janvier a été historique en France avec 70% des grévistes dans les écoles et plus de deux millions de manifestants.
On ne peut cependant pas dire qu’elle restera dans les annales en Guyane. Le taux grévistes a été variable selon les écoles et les secteurs avec une moyenne estimée à 60%, mais surtout la manifestation devant le rectorat n’a rassemblé que 200 à 300 personnes.
La diffusion des enquêtes sur la participation aux grèves précédentes, juste à quelques jours de celle du 29 janvier, y est peut-être pour quelque chose !
Et c’est le jour d’une grève nationale, à l’appel de tous les syndicats, que le recteur choisit de réunir le CAEN (Conseil Académique de l’Education Nationale) sur un ordre du jour plus que contestable, le rattrapage des heures de cours perdues pendant les blocages alors qu’il y a tant de problèmes de fond à régler dans cette académie !
Tout à fait logiquement les représentants des personnels, en grève, ont refusé de siéger. Nous n’étions d’ailleurs pas les seuls absents car, sur les 66 membres qui composent ce conseil, seuls 7 ou 8 étaient présents !
Sachant que le recteur et le représentant du Conseil Régional ne votent pas, c’est à 4 ou 5 que les décisions ont été prises. Elles n’ont pour nous aucune légitimité.
Le recteur continue dans la provocation et prend ses décisions sans tenir compte de l’avis des enseignants, des parents, des étudiants…
En refusant de recevoir les manifestants, il confirme son mépris pour les revendications des personnels.
Communiqué de presse du SNUipp
Ecoles : puissante mobilisation
Une nouvelle fois, après la journée du 20 novembre, les enseignants des écoles se sont massivement mobilisés aux côtés de l’ensemble des salariés : près de 70 % d’entre eux sont en grève aujourd’hui et de nombreuses écoles sont fermées.
Le ministre de l’Education nationale et le gouvernement resteront-ils sourds au message que lui envoient, une nouvelle fois, plusieurs centaines de milliers d’enseignants des écoles ? L’avenir de l’école et la réussite de tous les élèves méritent mieux qu’une suite d’annonces spectaculaires. Alors que l’emploi se trouve au cœur des préoccupations des Français, le gouvernement doit revenir sur sa volonté de diminuer le nombre d’enseignants et le nombre de postes au concours. Le SNUipp demande au président de la République d’appliquer à tous les niveaux d’enseignement ce qu’il considère essentiel pour les lycées, c’est-à-dire le maintien des moyens y compris lorsque le nombre d’élèves diminue.
Comment comprendre la suppression de postes d’enseignants spécialisés et de postes au concours dans les écoles, alors que 14 000 élèves supplémentaires sont attendus en septembre 2009 et que les effets de la crise et des inégalités sociales ne restent pas à la porte des écoles ?
Le Ministre de l’éducation doit cesser de se dérober à tout véritable dialogue social, comme il l’a fait lors de la négociation préalable, et engager de véritables négociations sur l’ensemble de la politique éducative : maternelle, RASED, aide personnalisée, formation professionnelle, revalorisation du métier d’enseignant, ...
Qui peut croire un seul instant qu’avec un horaire diminué, des programmes plus lourds, moins d’enseignants, des RASED fragilisés, des dispositifs d’aides improvisés, les élèves pourraient mieux réussir à l’école ?
L’avenir de l’école et la réussite de tous les élèves nécessitent que le Ministre prenne la mesure de la colère et du rejet que provoque sa politique éducative et budgétaire et réponde sans tarder à cette exigence de dialogue social. Sans réponse de sa part, le SNUipp appelle les enseignants à poursuivre la mobilisation dès le mois de février dans le cadre de la préparation de la rentrée prochaine et à participer aux actions interprofessionnelles.
Paris, le 29 janvier 2009
Communiqué commun des organisations syndicales
CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, FSU, Solidaires, UNSA
La mobilisation du 29 janvier 2009 a connu un succès incontestable dans toute la France : des millions de salariés du privé et du public, parmi lesquels de nombreux jeunes, des demandeurs d’emplois, des retraités ont manifesté, fait grève, soutenu le mouvement.
L’ampleur de ces manifestations confirme leurs inquiétudes et leur exaspération face aux injustices sociales. Ils exigent d’autres réponses à une crise dont ils ne sont pas responsables.
Il est urgent que le Gouvernement d’une part, le patronat et les employeurs d’autre part, assument leurs responsabilités, répondent aux demandes formulées dans la déclaration intersyndicale du 5 janvier 2009 et reçoivent les organisations syndicales.
Les organisations syndicales décident de maintenir leurs rencontres afin de prendre toutes les décisions et initiatives, notamment en matière d’actions et de mobilisations.
Elles appellent les salariés et leurs organisations à rester mobilisés et à s’appuyer sur la force de la journée du 29 janvier pour obtenir partout des négociations sur les revendications.
La puissance du mouvement conduit le Président de la République à s’exprimer jeudi. Les organisations syndicales en attendent des réponses aux revendications par l’annonce de mesures concrètes et immédiates et par l’ouverture de discussions avec elles. Elles se réuniront le 9 février 2009 pour en apprécier la portée et en tirer les conséquences.
Paris, le 2 février 2009