Suite à sa demande effectuée en CAPA le 15 janvier (voir ci contre), le SNUipp-Guyane a été reçu en audience par le recteur le mercredi 28 janvier à 18h00 afin d’évoquer les questions suivantes :
1 - La politique du recteur en matière de limitation des demandes de participation au mouvement interdépartemental
(avis défavorable aux enseignants formés en Guyane ayant moins de trois ans d’enseignement dans le département).
Nous avons argumenté une nouvelle fois en lui expliquant que cette limitation était illégale, inutile, contre productive, injuste et contradictoire avec sa volonté de limiter la capacité d’accueil du département (dans le cadre de son dispositif destiné aux contractuels). Nous avons renouvelé notre souhait de le voir renoncer à cette mesure.
Le recteur nous a répondu qu’il respectait le droit (c’est-à-dire qu’il n’inscrit pas cette mesure dans la circulaire départementale, mais que les refus sont opposés individuellement pour raison de nécessité de service).
D’après lui 60% des inscrits au CRPE sont des métropolitains qui viennent passer le concours ici car les chances de réussite sont plus élevées. Il respecte les décisions de ceux qui désirent regagner leur région d’origine mais ajoute qu’ils ont été avertis de cette restriction et passent un contrat moral avec l’académie. L’avis défavorable est un signal fort : à ceux qui ont été formés en Guyane, on demande de rester au moins trois ans.
2 - Le dispositif destiné aux enseignants contractuels dans le premier degré.
- 2.1 - Pourquoi les enseignants contractuels de l’enseignement public sous contrat ne sont-ils pas pris en compte dans la revalorisation salariale ?
Le décret cité en référence de la grille salariale ne concerne que les agents non titulaires de l’état. Ceux de l’enseignement privé sous contrat dépendent d’une autre législation.
- 2.2 - De quelles perspectives de carrière le recteur parle-t-il dans son projet ?
Il nous répond qu’il s’agit d’une certaine stabilité, une évolution salariale et une formation pour passer des concours. Nous lui objectons que cela ne constitue en rien des perspectives de carrière mais bien au contraire une pérennisation de leur statut de contractuels. Il ajoute alors qu’il est prêt à étudier toutes les possibilités de titularisation.
Il y a 20% de contractuels et cela constitue un corps, qu’il faut de toute façon gérer et dont il faut améliorer le statut, mais qu’il espère voir se réduire le plus possible. C’est justement là que résident nos craintes, voir cette situation s’institutionnaliser et même s’étendre à d’autres départements, la Guyane pouvant servir de terrain d’expérimentation.
- 2.3 - Dans l’annonce de son dispositif, le recteur parle de limitation de la capacité d’accueil du département.
Il nous assure que ce ne sera pas le cas dans le premier degré.
- 2.4 - Ce dispositif implique également une limitation de la mobilité des titulaires.
Nous lui exprimons fermement notre opposition à tout blocage de poste sur le littoral. Il nous affirme que ces cas seront marginaux mais nous confirme dans le même temps que les contractuels retenus dans ce dispositif seront maintenus sur le poste qu’ils occupent actuellement. Cela nous semble contradictoire à moins de ne choisir que des contractuels affectés sur les fleuves.
- 2.5 - Combien de postes seront réservés et quelle sera leur répartition ?
Il n’en sait rien (il répète ses premières déclarations : entre 100 et 200, 1er et 2nd degré confondus). Le nombre n’est pas fixé à l’avance, c’est le résultat des entretiens qui le définira de même que la répartition géographique.
Il réaffirme qu’il se réserve le droit de mettre fin au contrat. Devant notre stupéfaction, il précise qu’il sera amené à prendre cette décision uniquement en cas de faute grave.
Enfin, les postes ne pourront être bloqués que s’ils sont vacants (ouf !) et les affectations auront lieu avant le mouvement des titulaires.
3 - La circulaire et le barème du mouvement intra départemental.
Les grandes lignes du barème ont été définies lors du groupe de travail du 19 décembre mais de nombreux points méritent d’être détaillés. Nous demandons un groupe de travail afin d’apporter ces précisions.
Le recteur répond favorablement à notre demande. Mme Assard précise que la circulaire du mouvement est sur le point d’être finalisée. Nous en aurons communication dès qu’elle sera terminée et un groupe de travail sera réuni pour la discuter et apporter les précisions au barème.
4 - La sédentarisation de certains enseignants de RASED dans des classes.
- 4.1 - Suppression de postes et réaffectations :
Le recteur insiste pour refuser le terme de suppression et parle de redéploiement. Nous n’ergotons pas sur le vocabulaire mais réaffirmons notre opposition à ces fermetures.
Le recteur confirme qu’il appliquera les directives ministérielles : 10 enseignants de CLAD seront affectés en classe ordinaire (il ne s’agira que d’enseignants non titulaires de l’option) et 10 autres seront affectés en maîtres surnuméraires dans une école. Les écoles choisies seront celles où la difficulté scolaire est la plus forte (cette affectation ne sera pas rigide et ils pourront être amenés à intervenir ponctuellement dans une ou plusieurs écoles voisines). Ces 10 collègues conserveront leur mission et leur indemnité s’ils acceptent l’affectation qui leur est proposée, restriction que nous nous empressons de contester. La suppression des 3 postes de rééducateur est aussi confirmée.
Le choix des postes concernés n’est pas encore déterminé.
- 4.2 - Carte scolaire :
Le recteur certifie que les fermetures de CLAD n’amputeront pas la dotation au titre de l’évolution démographique. Celle-ci étant de 30 postes, nous disposeront donc l’année prochaine de 2180 + 30 = 2210 postes. Mais il ajoute aussitôt que les postes ne seront consommés qu’après vérification sur le terrain du nombre d’élèves effectifs.
5 - Réunions d’information syndicale.
La consigne ministérielle de limiter ces réunions au temps hors élèves sera appliquée. Nous demandons que les modalités d’application soient uniformisées. En effet, certains IEN imposent que ces réunions soient tenues simultanément à une animation pédagogique, d’autres laissent le choix des dates et horaires et autoriseront les collègues participant à déduire ce temps sur une animation de leur choix.
Le recteur convient qu’il faut harmoniser les pratiques et une consigne sera donnée en conseil d’IEN.
6 - Evaluations CM2.
Lors de notre précédente audience, nous avions déjà posé le problème des enseignants de cycle III qui participent à la correction sans être indemnisés. M. Soreze nous avait répondu qu’il comprendrait que ces collègues refusent la correction. Nous avons déclaré que cette réponse n’était pas satisfaisante pour ceux qui subissent des pressions de leur IEN ou de leur directeur. Nous n’avons pas obtenu de réponse plus officielle.