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Grève du 29 janvier : négociation préalable

lundi 2 février 2009

Le SNUipp-Guyane a été reçu en audience par le recteur dans le cadre de la négociation préalable au dépôt du préavis de grève pour le 29 janvier

Passées la frénésie électoraliste, la démagogie et l’agitation médiatique auxquelles le SNUipp n’a pas succombé, nous continuons notre travail de défense des personnels et de l’école publique. C’est pourquoi nous avons adressé au recteur une notification de négociation préalable au dépôt d’un préavis de grève pour le 29 janvier (voir ci contre) dans le respect du décret n° 2008-1246 du 1er décembre 2008. Dans ce courrier, outre les motifs nationaux, nous avons dressé une liste de revendications locales :

- Des moyens exceptionnels adaptés à la situation particulière de la Guyane.
- Une politique volontariste de réduction de l’échec scolaire par :
- le renforcement des dispositifs d’aide et de soutien aux enfants en difficulté,
- l’augmentation de la scolarisation en maternelle,
- une réelle prise en compte de la situation linguistique des élèves.
- La mise en œuvre d’un véritable plan de formation pour les titulaires et les contractuels.
- La mise en place d’un plan de titularisation des contractuels.
- L’arrêt du recrutement de nouveaux contractuels dès la rentrée 2009 couplé à la mise en place d’un pré recrutement type école normale.
- Une réflexion globale sur l’Education en Guyane avec l’installation d’une structure pérenne dotée de moyens pour la mise en place d’une politique de l’Education pour tous.

Nous avons été reçus, avec quelques jours de retard, en audience le 26 janvier 2009.

Présents à cette audience pour l’administration :

le Recteur,
l’Inspecteur d’Académie adjoint,
l’IEN adjointe à l’IAA,
Le Directeur des Ressources Humaines
Le Secrétaire Général du rectorat.

Pour le SNUipp-Guyane :

Sevinç Rhein,
Fabienne Rochat,
Jean-Noël Grandvillemin,
Eddy Anne-Robertine.

Nous convenons d’emblée de ne pas traiter des revendications générales qui sont du ressort des organisations syndicales nationales et nous abordons les points de revendications locales :

1 – Des moyens exceptionnels adaptés à la situation particulière de la Guyane

Nous rappelons de la gravité de la situation actuelle en Guyane avec une école qui ne remplit pas son rôle, qui souffre de la politique de restriction des moyens budgétaires que mène le gouvernement sans tenir compte des besoins exceptionnels d’un département dont le système éducatif fait naufrage. Le sauvetage de l’école en Guyane nécessiterait une volonté forte, une politique claire et un investissement important en termes de moyens en adéquation avec les besoins. La dotation de 30 postes, amputée par la fermeture de 10 postes de CLAD et 3 postes de rééducateur, ne permettra pas de faire face à l’évolution démographique.

L’IA adjoint se contente de répondre que les classes de Guyane ne sont pas particulièrement chargées (moyenne de 24), dans le cadre de la moyenne nationale. Nous rétorquons qu’on ne peut pas appliquer des quotas nationaux dans un département sinistré comme le nôtre (les résultats de la récente enquête de l’INSEE confirment que nous sommes au dernier rang pour tous les indicateurs éducatifs).

Le recteur ajoute que les moyens existent, l’académie ayant pu accueillir 1205 élèves supplémentaires à la rentrée 2008. Si des obstacles sont apparus, il en rejette la responsabilité sur les communes qui n’ont pas été en capacité de mettre à disposition des écoles et classes nécessaires. Pour nous, si les communes ne sont pas en mesure d’assumer leurs responsabilités, c’est à l’état de prendre le relai.

2 - Une politique volontariste de réduction de l’échec scolaire par :

  • 2.1. Le renforcement des dispositifs d’aide et de soutien aux enfants en difficulté.

Le recteur nous annonce pour la rentrée scolaire 2009 le « redéploiement » de 10 postes de maîtres E et 3 postes de maîtres G, et la « sédentarisation » de 10 postes de maîtres E, ce que nous traduisons par fermeture de 10 CLAD et 3 postes de maîtres G.
Pour le recteur, ce procès qu’on lui fait concernant les moyens est inexact. Selon lui tous les enfants scolarisés ont un enseignant. Il était question de redéployer au départ 20 postes de maitres E, ces enseignants ne disparaissent pas, ils seront devant une classe !
Nous faisons remarquer que ce redéploiement en trompe l’œil s’effectue au détriment des élèves qui ont besoin de ces maitres spécialisés, et que les enseignants spécialisés qui seront devant une classe ne pourront plus effectuer les missions pour lesquelles ils ont été formés.
L’administration justifie ces fermetures en minimisant de l’efficacité de ces maitres de CLAD étant donné que certain des enseignants qui occupent ces postes n’ont pas la formation spécialisée. De plus, elle souligne que l’aide personnalisée répond en partie à la problématique des enfants en grande difficulté. Le SNUipp souligne que les suppressions des postes RASED ont été prévues bien avant qu’un bilan de l’efficacité du dispositif d’aide n’ait été réalisé. Les premiers éléments que nous avons nous conduisent à une conclusion opposée, les enseignants s’avouant inefficaces face à des élèves en très grande difficulté, n’ayant pas la formation nécessaire à leur prise en charge.
L’IA adjoint nous annonce l’ouverture de 11 RRS (Réseaux de Réussite Scolaire) : 11 collèges et environ 40 écoles qui bénéficieront de mesures d’accompagnement éducatif.

  • 2.2. Le renforcement de la scolarisation en maternelle.

Nous dénonçons une fois de plus une scolarisation tardive pour de nombreux enfants et réaffirmons l’importance de la maternelle dans un département où la moitié des enfants n’a pas le français comme langue maternelle. Le recteur nous répond qu’il avait en réserve 12 postes budgétaires mais que les collectivités ont été incapables de fournir des locaux.

  • 2.3. Une réelle prise en compte de la situation linguistique des élèves.

Nous réaffirmons la nécessité, dans ce contexte de multilinguisme, de prendre mieux en compte la langue maternelle des élèves par une formation accrue à l’IUFM et le renforcement du dispositif des intervenants en langue maternelle.
L’IA adjoint expose les mesures déjà prises : nomination de conseillers pédagogiques en langues créole, bushinengués, amérindiennes ainsi qu’une expérimentation en cours depuis la rentrée concernant l’enseignement bilingue français/créole. Ces mesures ne nous semblent pas suffisantes pour régler les difficultés que rencontrent nos collègues au quotidien dans leur classe.

3 – Un plan ambitieux de formation et de titularisation des contractuels :

  • 3.1. Formation

Le recteur avoue que le PAF ne se déroule pas comme prévu. L’académie envisage d’organiser la formation selon 4 registres :
- accueil et formation de nouveaux contractuels,
- accompagnement de contractuels qui veulent passer le concours,
- prise en charge des contractuels qui préparent un master,
- aide aux contractuels qui se préparent un autre projet de vie.
Nous demandons que les nouveaux contractuels puissent bénéficier d’une formation pour leur donner des outils concrets, utilisables immédiatement afin qu’il prennent leur premier poste dans de meilleures conditions : une semaine de conseils pratiques et une semaine d’observation dans une classe. Le recteur donne son aval pour la mise en place d’au moins une semaine de formation et des actions d’accompagnement mises en place par les IEN et les membres du GFA.

  • 3.2. Titularisation

Le SNUipp demande que soit accordée aux contractuels préparant le CRPE une décharge de service et un accompagnement. Réponse du recteur : des formations seront proposées sur le temps des vacances scolaires !
Nous demandons également une augmentation du nombre de places aux concours, la réouverture du concours 3° voie, la validation des acquis de l’expérience… et que soient explorées toutes les pistes permettant de favoriser la titularisation dans le cadre de la législation nationale.

4 – L’arrêt du recrutement de nouveaux contractuels et le pré-recrutement d’étudiants :

Le SNUipp dénonce la politique de limitation des entrées dans le département que veut mener le Recteur dans une académie déficitaire en postes.
Pour l’administration, limiter les entrées dans le département permettra de réemployer les contractuels sur des postes bloqués. Le contrat de trois ans qu’elle propose est une première étape vers le réemploi des contractuels. Il sera suivi d’une politique de formation ambitieuse.
Nous rappelons que toutes les mesures possibles pour limiter l’embauche de nouveaux contractuels doivent être prises car nous ne pourrons nous satisfaire d’une pérennisation larvée de la précarité des emplois dans la fonction publique.
L’administration justifie l’embauche et l’emploi de personnels précaires par l’urgence des situations qui se présentent, et précise que le choix de l’académie est d’employer les listes complémentaires ayant une note de 9/20 ainsi que de jeunes guyanais titulaires de licence.
Le SNUipp propose (depuis 2001 !) que soit instauré un pré-recrutement de jeunes pour les accompagner vers les métiers de l’enseignement.
Le recteur ne marque d’opposition à étudier cette proposition, d’autant plus qu’il reconnaît être préoccupé par la mise en place de la masterisation dans un délai aussi court.

Nous évoquons par la même occasion le manque de communication qui existe entre le rectorat et la SIGUY.
Nous pressons le recteur de faire remonter au plus haut sommet de l’état l’idée que face à l’ampleur des réalisations qui doivent être menées et l’urgence de la situation en Guyane, l’état doit se substituer aux collectivités locales.

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