Le ministre de l’Education Nationale vient d’annoncer l’attribution d’une prime « exceptionnelle » de 400 euros aux enseignants des écoles faisant passer les évaluations dans les classes de CE1 et CM2.
Cette annonce effectuée sans aucune concertation est sans aucun doute une tentative de division des enseignants à la veille de l’annonce d’une journée de grève unitaire dans les écoles le jeudi 20 novembre. Après l’attribution d’une prime pour les directeurs d’écoles et les nouveaux recrutés, le ministre essaie d’endormir une nouvelle catégorie de personnels.
Tout comme nous refusions les heures supplémentaires par le biais des cours dits "de rattrapage" pendant les vacances scolaires, nous refusons ces mesures ciblées qui ne peuvent tenir lieu de revalorisation pour tous et qui ne permettront pas de réduire le décalage important entre le niveau de qualification des enseignants et leur niveau de rémunération. Elles sont prises sans aucune discussion avec les organisations syndicales et témoignent d’une évidente absence de volonté de dialogue social.
Le ministre ne cherche, par ces annonces surprises, qu’à masquer par un écran de fumée les 6000 suppressions de postes annoncées dans les écoles alors que 20 000 élèves supplémentaires sont attendus à la rentrée prochaine. Il esquive aussi les questions de fonds sur lesquelles il est interpellé avec la suppression des RASED ou l’avenir de l’école maternelle.
Ce sont ces questions pour lesquelles les enseignants, soucieux de justice sociale et de réussite de tous les élèves, exigent l’ouverture de discussions. Ce sont aussi ces questions qui seront au cœur de la journée de grève du jeudi 20 novembre.
Cayenne, le 14 novembre 2008