Le ministère de l’Education Nationale vient de rendre public le projet d’arrêté qui définit le cahier des charges de la formation des maîtres. Ce projet reprend certaines recommandations du Haut Conseil de l’Education (mise en place d’un référentiel des compétences, de modules de préprofessionnalisation, principe de la poursuite de la formation au cours des deux premières années d’entrée dans le métier) dans lesquelles le SNUipp s’était reconnu.
Pour le reste aucun élément d’amélioration de la formation, notamment dans sa dimension de recherche n’y figure et le cahier des charges présente des lacunes inquiétantes :
· Le ministère répond de manière insuffisante à la nécessité d’un cadrage précis et contraignant qui doit garantir une équité de formation sur l’ensemble de territoire. Il fixe le volume horaires de la formation en IUFM à 450 h, mais réparties sur deux années. Il institue une Commission nationale d’évaluation de la formation des maîtres sans préciser ses moyens et son pouvoir d’intervention.
· Le projet indique seulement que la formation à l’université pourrait donner lieu à des ECTS. Pour le SNUipp, la reconnaissance universitaire de la formation doit se traduire par l’obtention d’un master à l’issue de cette formation.
· L’allongement du temps passé sur le terrain lors de l’année de stagiaire est confirmé par la mise en place du stage filé sans qu’aucun bilan n’ait été effectué.
· La suppression du mémoire remet en cause l’articulation entre enseignement à l’IUFM et stage professionnel.
· La spécificité de la formation des enseignants du premier degré est largement sous-estimée : la dimension professionnelle de l’année de préparation au concours et le rôle des IMF sont absents.
Le projet actuel ne répond pas aux besoins de l’école et de sa nécessaire transformation pour la réussite de tous les élèves. Il reste loin d’une véritable formation universitaire basée sur une alternance qui allie stage, analyses du travail effectué en stage et formation universitaire. Pour le SNUipp, la première année d’exercice doit s’effectuer à mi-temps entre l’IUFM et les écoles.
Paris, le 30 novembre 2006