Madame, monsieur,
Pour vous et votre enfant, c’est la rentrée. Peut-être la première... C’est toujours un moment important. Nous vous souhaitons la bienvenue.
Nous allons mettre en place les meilleures conditions pour que votre enfant s’étonne, expérimente, réfléchisse, persévère, qu’il apprenne et grandisse. Nous savons comme vous combien l’acquisition des savoirs est décisive pour lui et son avenir. C’est notre métier.
Nous tenons en cette rentrée à attirer votre attention sur les profonds bouleversements liés aux décisions ministérielles prises dans la précipitation et sans concertation avec les enseignants et les parents d’élèves.
D’abord les nouveaux programmes. Programmes qui font l’impasse sur le développement de l’enfant, les activités de réflexion et de compréhension. Ils sont plus lourds et pourtant ... ils devraient se mettre en place avec un nombre réduit d’heures d’enseignement puisque la suppression du samedi matin se traduit par la baisse de deux heures d’enseignement par semaine.
Le ministre de l’Education Nationale prétend réduire le nombre d’élèves rencontrant des difficultés en mettant en place des heures de soutien ou des stages pendant les vacances. Nous savons au contraire que les actions de prévention et de traitement des difficultés scolaires se conçoivent essentiellement pendant le temps scolaire. C’est pourquoi il faudrait pouvoir travailler en petits groupe, au cours de l’année scolaire lorsque se jouent des apprentissages décisifs. Cela permettrait de déceler rapidement des difficultés d’apprentissage et à l’échec scolaire de ne pas s’installer. C’est ce que nous demandons avec force en revendiquant plus de maîtres que de classes et des enseignants spécialisés présents pendant le temps scolaire dans toutes les écoles.
Au trouble profond que provoquent ces mauvaises décisions s’ajoute l’annonce de la suppression de 13 500 postes dans l’Education Nationale à la rentrée prochaine. En Guyane, la dotation n’est que de 20 postes alors que nous attendons plus de 1 500 élèves supplémentaires. Plus grave, malgré la mobilisation sans précédent de toute la communauté éducative de Guyane et sourd à ses revendications, le recteur maintient la suppression de nombreuses classes spécialisées (CLAD) et structures destinées aux élèves non francophones. C’est inacceptable !
Pour la réussite des élèves, d’autres choix sont nécessaires : réduire les effectifs par classe, développer le travail en équipe, mettre en place des dispositifs d’aide sur le temps scolaire, assurer une formation initiale et continue des enseignants de qualité...
Dans les jours et les semaines qui viennent, nous vous proposerons de multiples initiatives pour construire ensemble l’école dont nos enfants ont besoin.
Cordialement,