Compte rendu d’audience avec le recteur

Le SNUipp a été longuement reçu en audience par le recteur le samedi 15 mars 2008. Notre sentiment, qui se confirme après chaque rencontre avec lui, est que nous n’avons pas hérité d’un recteur attaché à résoudre les problèmes profonds de l’éducation en Guyane et à rattraper, avec les moyens nécessaires, les retards accumulés depuis tant d’années, mais plutôt d’un fervent porte-parole du gouvernement qui veut, coûte que coûte, appliquer la politique de restrictions budgétaires dans la fonction publique sans tenir aucun compte de la situation calamiteuse de l’éducation en Guyane ni de ses besoins spécifiques.

Voici les questions abordées et les réponses données par le recteur :

• Quand pensez-vous consulter les organisations syndicales sur l’utilisation des 2 heures dégagées par la suppression du samedi matin ?

 La discussion est prévue pour le mois de mai.

• Quelle politique sera appliquée concernant les rythmes scolaires dans l’académie ?

 Il ne semble pas envisageable d’imposer les mêmes horaires sur tout le département, mais il faut cependant une certaine harmonie par commune. Il n’est pas prévu de modification particulière. Si modification il y a ponctuellement, ce sera dans le respect des modalités prévues par les textes, après consultation du maire, du rectorat, des parents d’élèves et des enseignants.

• Que pensez-vous du projet de double vacation, cher au maire de St-Laurent ?

 C’est une idée qui n’est pas à rejeter à priori, mais qui ne semble pas correspondre aux rythmes biologiques de l’enfant.

• Quel avenir pour le CASNAV ?

 Le CASNAV ne disparaîtra pas mais il faut rechercher un peu plus d’efficacité. D’autre part, il n’est souhaitable que des enseignants restent plus de 3 ans sur un poste « hors élèves ». C’est le cas des professeurs détachés dans les différents services du rectorat (directrice de cabinet, chargés de mission…). Il est également anormal que 17 enseignants soient en service à l’IUFM alors qu’ils sont payés par le rectorat. Il est de même ahurissant qu’un quart des personnels de direction du second degré soit détaché au rectorat !

• Quel avenir pour les I.L.M. (Intervenants en Langue Maternelle) ?

 Il n’y a pas de projet de suppression, ni de développement d’ailleurs, de ce dispositif. Pas de projet non plus de changement de leur statut, et apparemment pas de possibilité d’amélioration dans le cadre législatif actuel.

• Quels sont les projets de l’académie pour favoriser la scolarité des élèves non francophones et des élèves en échec scolaire ?

 Ce sera discuté au mois de mai, en relation avec la suppression du samedi matin. (On voit bien là la raison inavouée de cette mesure, avec une grande interrogation sur l’avenir des RASED et des CLIN !). Le recteur nous confirme qu’il va négocier d’ici là quelques postes supplémentaires au ministère.

• Situation des contractuels et résorption de la précarité ?

 Le nombre des contractuels va augmenter dans les années à venir. Le recteur nous a fait sursauter quand il nous a annoncé froidement que, pour lui, les contractuels ne sont pas des précaires ! Nouveau haut-le-corps de notre part quand il nous a ensuite affirmé que la tendance, pour la fonction publique, était plutôt à la suppression des concours nationaux au profit de recrutements régionaux. Il a enfin conclu en annonçant qu’il n’y aurait ni titularisation massive, ni concours spécifique, la Guyane dût-elle être à feu et à sang pendant six mois ! Cela dit, la politique d’amélioration de la rémunération des contractuels, d’aide à la préparation des concours, de stabilisation des personnels et d’amélioration des déroulements de carrière va se poursuivre.

• Politique académique en matière de permutation inter-académique ?

 Continuité de la politique engagée par ses prédécesseurs. La Guyane est un département fortement déficitaire et il faut lutter contre le turn-over. Nos arguments n’ont pas eu plus de succès qu’avec les précédents recteurs.

En conclusion, nous sommes sortis de cet entretien fort dépités avec le sentiment de nous être entretenus avec un fan inconditionnel du sarkosysme.