"La seule fois où l’on a pris position dans une élection politique, c’est en 2002, en appelant à voter contre Jean-Marie Le Pen au deuxième tour", a expliqué le responsable de la principale fédération de l’Education (gauche) au salon de l’Education, qui se tient jusqu’à dimanche porte de Versailles à Paris.
Reconnaissant que "les rapports entre syndicats et partis politiques ont toujours été compliqués", il a estimé nécessaire de regarder "le programme et les idées". "On va tenter de faire valoir nos idées, on va essayer d’échanger, de discuter avec les candidats pour clarifier le débat", a-t-il ajouté.
"En principe, nous avons une certaine réserve sur le débat politique, mais comme les propos de Ségolène Royal ont déjà alimenté le débat public, nous avons déjà été amenés à sortir de cette réserve", a nuancé Bernard Boisseau, secrétaire général du Snes-FSU, principal syndicat du secondaire.
"Un certain nombre des propositions qu’elle a faites nous inquiète", a avoué M. Boisseau, entre autres l’idée d’obliger les enseignants à 35 heures de présence effective dans les collèges.
"On a calculé que, pour que les enseignants aient des bureaux avec du matériel informatique pour pouvoir préparer leurs cours dans les établissements, avec une secrétaire pour 20 professeurs, il fallait 4,5 milliards d’euros", a-t-il ironisé, ajoutant : "Quitte à les sortir, franchement, autant les mettre ailleurs !"
M. Boisseau a rappelé en outre que la communauté éducative (800.000 enseignants) vivait "une percée de la droite", et ne correspondait plus à un électorat tout dévolu au PS et à l’extrême gauche. "Sur 70.000 adhérents, je ne suis pas sûr que tout le monde vote à gauche", a-t-il assuré.