En effet, l’attribution d’un quart de décharge dans les écoles de 4 classes et la reconnaissance d’une aide au travail administrative constituent une reconnaissance du bien fondé des demandes des écoles. En revanche, ces mesures ne sont assorties d’aucune création de postes et remettent en cause la formation continue et initiale des enseignants du premier degré.
En outre le recrutement d’un E.V.S. renforce la précarité et ne correspond pas aux attentes de personnels aux fonctions pérennes et qualifiées.
Le Conseil National du SNUipp décide donc de ne pas signer le protocole d’accord proposé par le Ministère de l’Éducation Nationale et de ne pas lever le mot d’ordre de grève administrative.
Le SNUipp organise avant son prochain Conseil National des rencontres avec les enseignants des écoles pour analyser les résultats de la consultation, des incidences sur le dossier direction et fonctionnement de l’école et sur les suites de l’action.
Le Conseil National décide de poursuivre les actions et les interventions sur le dossier pour faire entendre les exigences de la profession. En ce sens, il prend tous les contacts unitaires nécessaires au plan national et départemental.
Le Sgen-CFDT ne signera pas non plus
Communiqué de presse
Après avoir consulté l’ensemble de ses syndicats, le conseil fédéral du Sgen-CFDT, son organe directeur, a décidé de ne pas signer le protocole Direction d’école proposé par le ministre Gilles de Robien.
Certes, le ministre a eu le mérite de relancer un dossier enlisé depuis des années. Il reconnaît la nécessité d’attribuer un quart de décharge à tous les directeurs des écoles à 4 classes, tout comme il reconnaît -et c’est une première à l’Éducation nationale- le principe d’une assistance au directeur d’école pour l’aider dans l’accomplissement de ses tâches.
Mais, pour le Sgen-CFDT, deux propositions ministérielles ne sont pas acceptables :
1- la décharge des écoles à 4 classes serait assurée en « stage filé » par des professeurs stagiaires (PE2) au détriment de la formation initiale déjà insuffisante. Le Sgen-CFDT n’est pas opposé par principe aux « stages filés » à condition d’augmenter la formation initiale. Rappelons que le Sgen-CFDT est favorable à une formation de deux ans de tous les enseignants stagiaires.
2- l’assistance accordée à toutes les écoles se ferait par des EVS (emplois vie scolaire) embauchés pour dix mois, à raison de vingt heures par semaine, sans formation ! Alors que la lutte contre le CPE est encore bien présente dans tous les esprits, le Sgen-CFDT ne peut accepter que se mette en place une telle précarité, sans la moindre perspective d’avenir pour ces personnels. Cette mesure apparaît bien comme une volonté de faire baisser les chiffres du chômage d’ici 2007.
Jusqu’au bout le Sgen-CFDT a proposé des modifications tendant à améliorer ce protocole. En vain.
En conséquence, le Sgen-CFDT continuera de mettre en avant son projet concernant l’amélioration du fonctionnement et de direction des écoles.
Paris, le 3 mai 2006
Le SE-UNSA signera le protocole d’accord
Le Conseil National du SE-UNSA a décidé que le syndicat signerait avec le ministère de l’Education nationale le protocole d’accord sur la direction d’école. Cette décision fait suite à des débats nourris et à une consultation individuelle ouverte à la profession sur internet.
Après dix ans de blocage sur ce dossier, il aura fallu six ans d’une grève administrative, déclenchée en janvier 2000 par le SE-UNSA, pour obtenir ce compromis, fruit d’une difficile négociation. Il permettra d’apporter enfin du nouveau pour les directeurs d’école dès la rentrée 2006 :
- obtention d’une journée hebdomadaire de décharge pour les écoles de quatre classes (coût : 1641 emplois) ;
- augmentation de 20 % de l’indemnité de tous les directeurs (coût : un peu plus de 10 millions d’euros) ;
- élaboration d’un vade-mecum juridique destiné à faciliter l’exercice des missions et engagement d’un travail pour clarifier et simplifier les procédures administratives ;
- reconnaissance par le ministère, pour la première fois, du principe d’une aide au travail administratif des directeurs, même si les 50 000 « emplois vie scolaire » précaires qu’il implantera pour cela ne sont pas les postes de secrétariat voulus par le SE-UNSA.
Ce protocole d’accord ne satisfait pas toutes les revendications. Il ne règlera pas toutes les questions posées sur la direction et le fonctionnement de l’école primaire, mais il permettra d’engranger des avancées concrètes. Le SE-UNSA a donc décidé de suspendre la grève administrative, qui s’essoufflait au bout de six longues années.
Pour autant, le SE-UNSA ne considère pas ce dossier comme clos. Face à ses interlocuteurs ministériels actuels et à venir, il s’appuiera sur le comité national de suivi du protocole, notamment chargé de « formuler des propositions d’amélioration ». Des propositions, le SE-UNSA n’en manque pas, à commencer par ses revendications encore insatisfaites. Sa signature est donc l’engagement d’une nouvelle phase de son combat.
Paris, le 2 Mai 2006