Ce 8ème congrès départemental a également produit un texte d’appel sur la situation dramatique de l’école en Guyane. Ce document sera adressé à l’ensemble des responsables locaux (députés, sénateurs, maires, préfet, recteur) et nationaux (président de la République, ministre de l’éducation nationale et des outre mers, président de l’assemblée nationale, président du sénat) afin que chacun prenne réellement conscience de la situation et soit mis face à ses responsabilités.
L’appel du SNUipp-FSU Guyane (ci-dessous) va également être diffusé envers les médias locaux et nationaux.
« La richesse de la Guyane, c’est notre jeunesse ! » Assez de slogan ! La réalité est tout autre.
Malgré le fort investissement des enseignants, l’école de la République est en grande difficulté (70% des jeunes de moins de 25 ans sont sans diplôme, 30% des jeunes sont en situation d’illettrisme), dans un contexte fortement marqué par les inégalités sociales (44% des familles vivent en dessous du seuil de pauvreté).
Alors que tous les indicateurs sont au rouge (43% des jeunes sortent de l’école sans qualification, taux de redoublement 3 fois supérieur à la moyenne nationale, 80% d’échec aux évaluations nationales…), ces réalités inacceptables ne sont pas prises en compte dans les moyens alloués à l’école en Guyane.
Bien que l’intégralité de l’académie soit classée en éducation prioritaire renforcée, les dotations budgétaires ministérielles sont loin de permettre la mise en œuvre de cette priorité à l’éducation.
En effet, le nombre d’élèves par classe est supérieur à la moyenne nationale, la scolarisation en maternelle recule (3500 enfants de 3 à 5 ans n’ont pas de place à l’école), l’aide aux élèves en difficulté ne répond pas aux besoins et la formation continue est sinistrée.
De plus le ministère refuse d’attribuer à notre département les moyens spécifiques dans le cadre des REP+ (1/3 des écoles sans maître surnuméraire, pas d’allègement de service d’enseignement, absence de plan de formation).
Pour le SNUipp-FSU Guyane, il n’est pas question d’accepter une éducation au rabais. Les élèves de Guyane, avec leur diversité culturelle et linguistique, ont le même droit à l’éducation que partout ailleurs sur le territoire national. Il est urgent que le système éducatif prenne en compte cette réalité.
Le plurilinguisme concerne en Guyane 80% des élèves scolarisés. Former des enseignants dans un contexte plurilingue et multiculturel est une nécessité pour que cette diversité devienne un atout. En négligeant les langues et cultures des enfants, l’École génère de l’échec scolaire. Le dispositif ILM, spécifique à la Guyane, doit être renforcé.
Pour le SNUipp-FSU Guyane, les causes de l’échec de nos élèves sont davantage liées au désengagement des pouvoirs publics face aux conditions de vie déplorables des familles, laissées pour compte. En effet, aux carences de l’État s’ajoutent celles des collectivités locales. Il manque 500 salles de classes pour scolariser les enfants de Guyane. Cette pénurie de locaux ne permet pas de scolariser l’ensemble des jeunes de notre département. Les écoles sont surpeuplées et sous équipées. Rares sont les écoles dotées d’une BCD, de matériel informatique, de plateau sportif, de restauration scolaire, de dortoir, de salle des maîtres … L’accès à l’eau potable, à l’électricité, à internet n’est pas assuré dans toutes les écoles de Guyane.
Ces conditions de scolarisation sont indignes de notre République, sixième puissance économique mondiale.
Le SNUipp-FSU Guyane, réuni en congrès les 11 et 12 avril 2016 à Rémire Montjoly, exige des pouvoirs publics qu’ils assument leurs responsabilités. La situation d’urgence dans laquelle se trouve l’école en Guyane nécessite des mesures d’ampleur à la hauteur des ambitions que nous portons pour notre jeunesse.
Les objectifs du congrès étaient les suivants :
bilan des trois dernières années
orientations pour les trois prochaines années
préparer le congrès national de Rodez qui se tiendra du 6 au 10 juin 2016
renouveler les membres du conseil syndical
Lundi 11 avril 2016
Discours d’ouverture par le co-secrétariat du SNUipp FSU Guyane (document ci-contre)
Discours sur les politiques éducatives par Christian Navarro, secrétaire général du SNUipp-FSU
La souffrance au travail par Lamine Houari, membre du CHSCT
La non scolarisation en Guyane par Stéphane Pavée, co-secrétaire départemental du SNUipp-FSU Guyane
Présentation du rapport d’activité 2013-2016 du SNUipp-FSU Guyane (document ci-contre)
Une synthèse du rapport d’activité est présentée aux congressistes. Celui-ci s’articule autour de 6 axes :
les instances du syndicat
les moyens du SNUipp-FSU Guyane
la représentativité et la syndicalisation
la communication, l’information et la formation
les actions sur le terrain et dans les commissions
les partenariats
Le rapport d’activité est soumis au vote : Une abstention, le reste vote pour.
Le rapport d’activité est adopté.
Présentation des textes d’orientations 2016-2019 du SNUipp-FSU Guyane (document ci-contre)
Une synthèse des textes d’orientations est présentée aux congressistes. Ceux-ci s’articulent autour de 6 axes :
formation initiale et continue, langues des élèves
prise en charge des élèves à besoins particuliers
hétérogénéité des territoires, inégalités
souffrance au travail, gestion des personnels
éducation prioritaire, non scolarisation
organisation et fonctionnement du syndicat
Les congressistes proposent et amendent les textes d’orientation afin de les enrichir. Ces textes serviront également à amender les textes nationaux.
Les textes d’orientation sont soumis au vote : Une abstention, le reste vote pour.
Les textes d’orientation sont adoptés.
Mardi 12 avril 2016
Discours sur les politiques éducatives en Guyane par Youssouffi Toure, recteur de Guyane
La réforme des rythmes scolaires à Rémire-Montjoly par Patricia Leveillé, 1ère adjointe de la mairie de Rémire-Montjoly, responsable des affaires scolaires
Présentation du rapport financier 2013-2016 par Chantal Cottin, trésorière du SNUipp-FSU Guyane
Une synthèse du rapport financier est présentée aux congressistes. Celui-ci s’articule autour de 5 axes :
la situation financière
le bilan des trois dernières années
les cotisations syndicales
les trois prochaines années
le bilan financier de 2013 à 2016
Le rapport financier est soumis au vote : adopté à l’unanimité.
Le rapport financier est adopté.
Election du conseil syndical : La liste des 40 candidats est acceptée à l’unanimité.
Election du co-secrétariat départemental : Les 4 co-secrétaires départementaux élus sont : Marie-Andrée Gappa, Fabienne Rochat, Stéphane Pavée et Alexandre Dechavanne.