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Mayotte : le mouvement social « contre la vie chère » entre dans sa seconde semaine.

vendredi 21 octobre 2011

La situation s’enlise et dégénère. En début de semaine dernière, le préfet a suspendu les négociations entre le patronat et l’intersyndicale car le protocole d’accord avait été refusé par la population. Il a voulu prendre 3 jours pour rencontrer différentes personnes, et a visiblement divisé l’intersyndicale. Entre temps l’ile a continué à voir ses routes bloquées, ses magasins fermés et des violences continuer entre les forces de l’ordre et certains énervés.

Avant de reprendre les négociations le jeudi 13 octobre à 15h, une manifestation d’environ 15 000 personnes a eu lieu pacifiquement.

Les négociations semblaient bien engagées lorsque le préfet les a stoppées de nouveau dans la soirée, la Ministre de l’Outre-mer, Mme Penchard venant à Mayotte. Après une journée de rencontre avec différents interlocuteurs, cette dernière s’est exprimée le soir à la télévision. Les mesures proposées n’en sont pas réellement face à l’ampleur de la crise : une commission devrait vérifier s’il y a des abus dans les marges des distributeurs, des bons alimentaires pour les familles les plus démunies pour une période de 5 mois en attendant le versement du RSA (qui sera ici 25% du RSA métropolitain), le prix du gaz fixé par le gouvernement, l’allocation de rentrée scolaire qui sera augmentée en 2012 et arrivera au taux de celui de métropole en 4 ans.

A sa sortie de RFO, la Ministre s’est fait conspuer et a été évacuée sous la protection du GIPN ce qui a déclenché une incompréhension pour la population qui a eu l’impression d’être clairement méprisée et laissée pour compte par la métropole. Au final, une minorité a commencé à tenter de piller des magasins et il y aurait eu beaucoup de violence notamment à Mamoudzou. Les médias ne relaient que partiellement la situation.

Lundi 17 octobre, après 2 semaines de vacances, les enfants ont repris en partie l’école, quelques magasins ont ouvert sous la protection des gendarmes, faisant entrer les gens par groupe de 10. FO a signé un protocole d’accord avec le préfet.

Mardi 18 octobre, les barrages ont repris : à Tsimkoura qui s’est levé, puis 10 Km plus loin, la route a été barrée par deux arbres énormes coupés à Poroani. En cours de matinée un homme est décédé à Mamoudzou au milieu de heurts avec la police..Crise cardiaque ? flash-ball ? On ne sait pas encore vraiment. Cela a engendré encore plus d’énervement et quasiment tous les magasins on été pillés (Chiconi, Malamani, Bandrélé, Dzoumogné, Kaweni, Mamoudzou, petite terre). Certains auraient brulé.

A Sada, les gendarmes sont restés repliés dans leurs locaux. A Combani, ils se sont réfugiés chez les militaires lorsqu’ils n’avaient plus de gaz lacrymogène. A Kawéni, des policiers auraient dit à des commerçants de se défendre comme ils pouvaient. A Petit terre, mercredi 19 octobre, le préfet a essayé de parler aux médias pendant que les bâtiments se faisaient caillasser.

Mayotte est une toute petite ile d’environs 350 km2 et d’un peu plus de 200 000 habitants. La population est démunie face au silence des médias nationaux. On pourrait imaginer ce qu’il se passerait si cela arrivait en métropole !!! Le relais de l’information en dehors de Mayotte apporterait l’apaisement et l’obligation de trouver de VRAIES solutions.

Cet article a été rédigé à partir d’un courrier transmis en ligne :ici.

Plus d’infos sur : KwezyFm, Malango actualités, France Mayotte, Mayotte Hebdo, le groupe France-Télévisions.

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